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Critique de lalahat


Original, poètique, teinté d'un humour subtil, le roman de Regis de sa Moreira fait partie de ceux qui vous laissent dans le coeur et dans la tête une délicieuse saveur. Arrivé à la dernière page, on a même envie de revenir à la première. Mais attention, n'allez surtout pas d'emblée lire cette dernière page, l'auteur le défend formellement. le libraire, qui ne quitte jamais sa librairie, vous introduit dans son monde constitué de livres, de fantasmes, d'angoisses, de bonheurs, et de tous les clients et visiteurs qui y passent et le fréquentent. le Libraire n'est pas un roman comme les autres. Il s'apparente au conte philosophique, et vous fait en tous cas réfléchir sur votre propre rapport aux livres et au monde. On peut supposer qu'il y a une forte projection de l'auteur dans son personnage de libraire. Anonyme, solitaire, et mélancolique, il appartient à une grande famille, cinq frères et cinq soeurs - qui représente peut-être les lecteurs - à qui il envoie de temps à autre une page arrachée à l'un des livres qu'il a particulièrement aimés. le classement dans la librairie est complètement subjectif, et le libraire se transforme en guide pour accompagner ses clients à travers des rayons labyrinthiques. le libraire n'a pas d'âge précis, mais on peut l'imaginer cinquantenaire. Il est empreint d'une certaine amertume qui va parfois jusqu'au malaise, et se soigne de tisanes diverses. Parmi les personnages qui hantent le libraire, trois femmes, les trois grands amours de sa vie, viennent illuminer le cours de ses pensées. On croise aussi des Témoins de Jéhovah, la plus belle femme du monde, et bien d'autres, comme dans la vraie vie...
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