AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Darjeelingdo


Pour tous ses collègues, Albane est l'infirmière parfaite, « elle gère tout ici » dit même le surveillant. Mais, en dehors des heures de service, on la trouve « fière, et hautaine, aussi belle qu'une lumière froide », « un mystère, un mur lisse, autorisant les échanges à sens unique ».

Dès le début du roman, elle nous apparaît très psychorigide, l'infirmière modèle, et on sent tout de suite qu'il y a quelque chose qui cloche... Et quand , alors que ses collègues discutent des problèmes de leurs enfants , elle lâche soudain « si je devais me retrouver seule avec les enfants, ça pourrait mal finir » (aussitôt dit, aussitôt regretté ! ), on entre dans le coeur du problème : Albane ne supporte pas ses enfants, enfin surtout sa fille , Emma, six ans, avec qui elle se montre très dure et incapable du moindre geste d'affection. Après un épisode inacceptable aux yeux de son mari, il exige d'elle qu'elle se fasse aider par un psychiatre qui va, sous hypnose notamment, faire remonter à la surface des souvenirs soigneusement enfouis depuis 30 ans .

Roman très dur sur les traumatismes de l'enfance et leurs conséquences à long terme. Comment la petite Albane, joyeuse et pleine de vie est elle devenue dès 6 ans « celle que je suis ou à peu près, en retrait, n'ayant pas confiance en elle, et déjà maladivement ponctuelle » ?

Même si on a compris très vite que derrière cette froideur et cette incapacité à aimer se cachaient de profondes blessures, l'auteure sait nous toucher par la longue descente aux enfers d'Albane. le roman m'a interpellé aussi sur la violence que représente cette plongée sous hypnose dans l'inconscient de la jeune femme qui voit petit à petit toutes ses certitudes et sa vie même voler en éclats sous le choc des souvenirs qui ressurgissent.
J'aurais aimé des personnages secondaires ( les parents, le mari) un peu plus fouillés et un peu plus « inquiets » de l'évident mal être d' Albane.

Un premier roman percutant, à l'écriture précise et froide (à l'image de son personnage), qui ne peut laisser indifférent.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}