Le Souffle des rêves

Comme l'a si bien écrit Yeats dans l'un de ses poème "La vie c'est d'abord un vif flamboiement de rêves".

Alors, oui, tu as souffert de la mort de tes parents et tu as peur de perdre à nouveau les gens que tu aimes, mais la vie n'est pas figée. Nous sommes tous faits de craintes, d'incertitudes, de regrets, et pourtant, ce n'est pas ça, la vie. La vie, c'est ce qu'on en fait là, maintenant, pas hier ou demain.

Ne rejette jamais la vie qui brille en toi, Lucy

Tommy avait été tant marqué par sa dernière rupture, que je me réjouissais de le voir s’ouvrir à la perspective d’une nouvelle relation. Cela faisait plusieurs semaines qu’il avait repéré Mark, sans toutefois oser se lancer. Son ex étant parti du jour au lendemain, après deux ans de vie commune, il y avait de quoi devenir méfiant.
- Je te raconterai tout, à une seule condition, me répondit-il.
- Laquelle ?
- Ce livre, tu dois l’écrire si c’est ce dont tu as envie. Même si tu as peur, fais-toi confiance, ne renonce pas à ton rêve alors qu’il est à portée de main, Abby.
Je fermai les yeux afin de mieux soupeser les mots qu’il venait de prononcer, éprouvant soudain un espoir fou. Cela ne manquerait pas de soulever une nouvelle dispute avec Michael, mais Tommy avait raison. Les quelques pages que j’avais déjà rédigées ne pouvaient pas être vaines et sans suite.
- Je te le promets, murmurai-je.
Puis, au terme de notre conversation, j’insérai la deuxième cassette dans mon Walkman et me laissai envelopper par la voix chaude de Granny.

C'est la nature humaine, soupira Sam. Ou plutôt la nature de certains humains, qui ne savent pas résister au pouvoir et à la cupidité. Je n'ai pas envie que tu en deviennes une victime.

- Il n'y a rien de pire que l'incertitude, insista Maureen. La vérité peut parfois faire mal, mais tu as besoin de la connaître si tu veux pouvoir te tourner vers l'avenir...

Enfin, si on pouvait parler de découverte, car mes souvenirs restaient très flous, à l'exception de ce vent qui lançait autour de nous des rubans glacés.

_ Tu sais, en Irlande, on a coutume de dire qu'une journée peut contenir tous les caprices de la météo.

_ C'est tellement irlandais, de taire le passé !

Je plantai avec gourmandise ma cuillère dans le biscuit moelleux. Les saveurs n'avaient pas changé. Une douce sensation s'éveilla en moi. Une vague de nostalgie heureuse, qui me renvoya en arrière, à l'âge où le cœur croit encore que la vie ne sera qu'une succession de gâteaux tout juste sortis du four, après l'école. La quintessence du bonheur.