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Critique de Alyette


C'est un grand chagrin, un chagrin d'amour qui se prend la porte. La porte d'un type qui joue le sale tour d'aimer sans toujours. C'est un petit chagrin, un chagrin d'amour d'une blondinette qui fait son herbier « I still loving you ». Elle, elle pense à lui outrancièrement comme un rouge à lèvres qui déborde. Lui, il l'oublie outrageusement façon Gatsby sans le magnifique et enfourche son scooter direction les brumes du petit matin. Plus il va loin, plus elle le cherche. Plus elle écrit, moins il répond. Point de salut pour les mauvais écoliers.

Car, c'est avant tout cela « Tout cela n'a rien à voir avec moi » une rencontre qui aurait pu rimer et qui finit par ne rimer à rien. En cause : une écorchée vive et un ténébreux qui se fait la belle. Incompatibilité des rives. En dépit des livres exigeants, des films en noir et blanc, en dépit du vin blanc partagé le soir sur une Rive plus à droite qu'à gauche. Jamais la cloche de l'amour n'entonne son ding ding dong enchanteur et le « suis moi je te fuis » devient le tragique mantra de la narratrice. Et le pourquoi ? Mesdames, mais tout cela n'a rien à voir avec nous. La faute à une mère border line partie un soir d'été avec une valise Gucci sur les routes de la romance transalpine qui finit dans le fossé. La faute à la vie qui pousse de travers et nous tacle dans son cercueil de vide, avant même qu'on ne la comprenne. La faute à la Dolce Vita, la faute à la rue Mazarine, la faute aux feuilles mortes.

Bon, je respire. En jargon psy on dit de l'amour « L'amour, c'est deux névroses qui sont compatibles ». Et si c'était vrai et si tout simplement l'exaltation ne pouvait jamais rencontrer la fuite ?

Cependant, oui, un joli livre, un ton, un collage sentimental astucieux qui par moments s'égare sur les sentiers pailletés du champagne pour filles et sauve la mise par une mélancolie vénéneuse bien balancée sur ses talons aiguilles. Quelque chose en creux d'une Sagan pas encore assez ivre, de cette ivresse de l'intime qui va cueillir l'universel.

A lire, en versant une larme de dépit sur nos amours perdus et en félicitant chaudement Monica Sabolo d'avoir eu le courage de tremper sa plume dans son cambouis émotionnel. Parce que quoi qu'on en dise, des crapules du rêve bleu, nous en connaissons toutes. A bon entendeur salut.

Monica Sabolo a obtenu le Prix de Flore 2013 avec ce roman.

Astrid Manfredi, le 12/12/2013
Une chronique à retrouver sur mon blog : http://laisseparlerlesfilles.com/
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