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Critique de BillDOE


Lucy est une adolescente qui vient de s'installer avec son père dans une réserve indienne. La petite ville est encerclée par une nature sauvage et des forêts luxuriantes. Un jour elle disparait. On la retrouve quelques temps plus tard, nue, allongée en position foetale, violée. Elle est en état de sidération. Elle n'est pas la seule victime car il y a déjà eu d'autres disparitions et on a aussi retrouvés des hommes sauvagement attaqués et blessés par des créatures aux griffes acérées et aux crocs aiguisés, dont l'apparence ne les relie à aucune espèce existante.
Monica Sabolo arrive à installer une véritable ambiance angoissante tout le long de son histoire, mêlant violence sous-jacente et mystère. Elle oppose une nature antédiluvienne à l'invasion humaine, destructrice avec ses oléoducs, son pétrole bitumeux et son exploitation forestière industrielle. Son roman a des accents de manifeste écologique, où l'humanité n'a forcément pas le meilleur rôle.
Mais l'histoire s'empêtre rapidement dans des descriptions un peu longues qui ralentissent l'action. La tension narrative est faible. On alterne parfois entre ennui et interrogation. L'auteure a tendance à perdre son lecteur dans des discours décrivant trop abondamment l'état intermédiaire entre l'innocence de petites filles et celui de femmes confrontées à la dureté d'un monde machiste, un monde primitif transpirant abondamment l'hormone mâle.
L'écriture travaillée de l'auteure sauve son roman de l'échouage, mais les thèmes du féminisme et de l'écologie, largement débattus dans l'actualité du monde décadent dans lequel nous vivons, n'amènent pas toujours de l'eau au moulin de cette histoire qui est avant tout une histoire de fait divers, et certainement pas comme certains ont cru le comprendre un roman fantastique.
Cette histoire manque de ressort pour que la tension de l'intrigue atteigne un paroxysme et colle notre attention aux pages. Par contre, elle est un hymne à la beauté et à la grandeur de la nature devant laquelle nous devrions tous nous incliner et la respecter, et un hymne à toutes les femmes pour lesquelles nous en devrions autant si nous nous respections un tant soit peu.
Editions Gallimard, 275 pages.
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