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Critique de Luniver


Sabrina est entrée dans le monde de la prostitution peu après la mort de sa mère, en accompagnant une amie dans l'une de ses prestations. Par la suite, elle a quitté la France et sa législation trop contraignante, pour exercer dans un salon à Bruxelles, puis comme escort de luxe en Suisse. Son témoignage est franc et direct, sans chercher à romancer quoi que ce soit. Les personnes voulant découvrir ce monde particulier auront tous les faits bruts à leur disposition.

Il est difficile de se faire une opinion tranchée à la fin du livre. D'un côté, Sabrina a choisi cette voie sans contrainte, a toujours travaillé avec des gestionnaires capables de filtrer les demandes douteuses, a gagné jusqu'à 30.000€ par mois, a fréquenté les grands hôtels, les stars, les princes arabes, et a vécu dans le luxe. Ce qui se rapprocherait des conditions idéales, si elles existent : « Il faut être armée quand on se lance dans le travail sexuel, il faut être au clair avec soi-même, il ne faut pas avoir peur de son ombre. Or, la plupart du temps, les filles qui font ça ne sont pas apaisées et ne sont pas équilibrées, et c'est justement pour ça qu'elles sont là. » D'un autre côté, on peut noter l'apparition de la cocaïne pour lutter contre l'ennui, une vie artificielle et sans projets (l'argent est dépensé aussi vite qu'il arrive), et un certain dégoût contre les clients ou contre elle-même qui transparaît tout de même dans certains passages.

Sabrina ne regrette rien tout en ne recommandant ce métier à personne. Elle milite pour que la France prenne exemple sur les modèles belge et suisse, plutôt que de choisir la voie de l'abolition. Il est toujours intéressant de lire un témoignage de quelqu'un qui a vécu la prostitution de l'intérieur. Même quand le sujet est d'actualité, on leur donne rarement la parole, alors que ce sont les premières concernées.
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