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EAN : 9782246805311
304 pages
Grasset (08/05/2013)
3.44/5   27 notes
Résumé :
« Derrière cette porte, un homme m'attend. Il a envie de moi. Il a très envie de mon corps qu'il ne connaît pas, qu'il n'a vu qu'en photo sur le site de l'agence. Il veut un moment de sexe avec moi et pour cela, il est prêt à payer, cher. Et il va payer. Je suis une escort. Un homme m'attend et il ne sait pas à quoi je ressemble. Il sera déçu ou exalté, conquis ou indifférent. Ce n'est pas grave, le temps sera passé et tout temps passé est dû. Car mon temps est comp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Sabrina est entrée dans le monde de la prostitution peu après la mort de sa mère, en accompagnant une amie dans l'une de ses prestations. Par la suite, elle a quitté la France et sa législation trop contraignante, pour exercer dans un salon à Bruxelles, puis comme escort de luxe en Suisse. Son témoignage est franc et direct, sans chercher à romancer quoi que ce soit. Les personnes voulant découvrir ce monde particulier auront tous les faits bruts à leur disposition.

Il est difficile de se faire une opinion tranchée à la fin du livre. D'un côté, Sabrina a choisi cette voie sans contrainte, a toujours travaillé avec des gestionnaires capables de filtrer les demandes douteuses, a gagné jusqu'à 30.000€ par mois, a fréquenté les grands hôtels, les stars, les princes arabes, et a vécu dans le luxe. Ce qui se rapprocherait des conditions idéales, si elles existent : « Il faut être armée quand on se lance dans le travail sexuel, il faut être au clair avec soi-même, il ne faut pas avoir peur de son ombre. Or, la plupart du temps, les filles qui font ça ne sont pas apaisées et ne sont pas équilibrées, et c'est justement pour ça qu'elles sont là. » D'un autre côté, on peut noter l'apparition de la cocaïne pour lutter contre l'ennui, une vie artificielle et sans projets (l'argent est dépensé aussi vite qu'il arrive), et un certain dégoût contre les clients ou contre elle-même qui transparaît tout de même dans certains passages.

Sabrina ne regrette rien tout en ne recommandant ce métier à personne. Elle milite pour que la France prenne exemple sur les modèles belge et suisse, plutôt que de choisir la voie de l'abolition. Il est toujours intéressant de lire un témoignage de quelqu'un qui a vécu la prostitution de l'intérieur. Même quand le sujet est d'actualité, on leur donne rarement la parole, alors que ce sont les premières concernées.
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Escort ou le nouveau guide de la prostitution.
Sabrina, de son nom d'emprunt, jeune fille de 19 ans naïve et attirer par l'argent et le luxe, décide de se lancer dans la prostitution.

Clairement je n'ai pas accroché. Bien que son histoire soit très enrichissante je n'ai pas du tout apprécié "sa plume".
Très rapide, sans trop de détails là où j'en aurai aimé plus, le livre est très expéditif, Sabrina retrace son expérience dans les grandes lignes mais sans vraiment aller à l'essentiel, je me suis souvent lassé de son mode d'écriture et me suis vu faire plusieurs pauses.
Je recommande se livre si comme moi vous êtes curieux de connaître plusieurs points de vues et désireux de vous enrichir de l'expérience des autres, mais si le sujet ne vous intéresse déjà pas plus que ça, vous risquez de vous ennuyer un peu.
A ne pas mettre en toutes les mains.
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Un témoignage qui peut heurter la sensibilité de beaucoup de personnes moi y compris.
J'aime beaucoup les témoignages et celui ci est très déconcertant. En effet il en faut beaucoup pour me choquer et Sabrina a réussi. Elle a 19 ans quand elle rentre dans la prostitution de son plein gré et elle va en sortir à 23 ans. Elle nous raconte ces années escort avec beaucoup de franchise et de brutalité dans ses propos. Elle n'a pas froid aux yeux et elle nous le fait ressentir dans son témoignage choc.
Je ne m'attendais pas à lire une fille qui assume ses années d'argent facile et c'est vrai qu'on est amené à la juger. Je ne vais pas le faire par respect pour son courage d'avoir témoigner et dire ses vérités mais son livre est assez déroutant. Par contre j'ai eu l'impression que parfois elle sautait certains moments de sa vie car en un chapitre tu te perds dans le déroulé de l'histoire. Sinon c'est bien écrit on ressent sa jeunesse dans la narration, le fait qu'elle soit impulsive et complétement hors de la réalité. J'ai du mal quand même quand elle décrit la prostitution comme un monde de princesse, ça je ne suis pas d'accord car beaucoup de filles peuvent prendre son livre en exemple pour l'argent facile. Par contre qu'elle prenne position sur les lois de la prostitution, je lui félicite pour son courage et ses prises de positions. Autant elle a pu se montrer mature dans son témoignage autant j'avais l'impression de lire une jeune adulte.
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Un témoignage brut et franc

L'auteur raconte sa 'tranche de vie' passée comme prostituée de salon puis escort de luxe en Belgique et en Suisse, à se chercher sans se trouver dans le tourbillon d'une existence agitée. L'apaisement ne viendra qu'en quittant un environnement aux dérives vite dangereuses.

Le style simple et direct de l'ouvrage, correctement écrit par la grâce d'une sous-traitance cherchant parfois trop les métaphores, est au service du témoignage avant tout. C'est quand même assez cru et surtout, cet ouvrage s'adresse à des esprits ouverts, ce qui exclut donc d'office les politicards idiots actuellement en charge de la France, toutes tendances confondues.

En effet, ce document dénonce au passage la stupidité des attitudes franco-françaises sur le sujet, parfait reflet à mon sens des handicaps d'un pays englué dans ses contradictions et incapable de se réformer tant intellectuellement qu'économiquement.

J'ajoute qu'ayant été propriétaire quelque temps d'un établissement de ce genre en Suisse, où je n'étais là-bas qu'un loueur en meublés à peine particulier (et non un alter ego de "Dodo-la-saumure"...), je connais le sujet mieux que les abrutis séniles légiférant en France.
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"Sabrina" raconte comment elle est devenue escort girl.
C'est un témoignage qui permet de mieux comprendre les motivations et la vie de ces femmes tout en détruisant un certain nombre d'idées reçues.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il y a souvent chez les putes un besoin de siphonner l’ensemble des avoirs des hommes qui viennent les voir, surtout de ceux qui sont les plus agréables, les plus compréhensifs, ceux avec lesquels elles pourraient avoir une histoire.

L’idée est de vider leur compte, de dépasser le plafond de retrait hebdomadaire de leur carte de crédit, qu’ils aient besoin de l’autorisation de leur agence pour que la banque du coin accepte d’honorer un de leurs chèques de retrait et puisse les fournir en liquide.

L’idée est qu’ils soient à la rue comme certaines d’entre elles ont pu l’être. Ou bien que leurs femmes soient averties de leur inconduite, qu’ils morflent eux aussi et qu’ils aient besoin de se retourner vers les filles, qui se feront un plaisir tordu de leur rire au nez, avec des « arrête de penser avec ta queue, ça ira mieux », des « ça t’apprendra », des « t’as plus que tes yeux pour pleurer, bien fait pour toi, saleté de mec ».

Bien sûr, ce genre d’histoires survient plutôt dans les bars à champagne quand l’alcool s’en mêle, que les types se noient dans l’ivresse, ne comprennent plus rien et se révèlent prêts à donner leur code de carte de crédit pour ne rien avoir de plus.

Mais je ne garantirais pas que toute fille publique, et moi comme les autres, n’ait pas, au fond d’elle, ce genre de mauvais réflexe de chercheuse d’or, de chopeuse de culpabilité, de débiteuse de lingots. C’est comme si elles avaient besoin d’avilir ceux par qui elles ont du mal à ne pas se sentir avilies. Et dans le même mouvement, elles sont prises d’une certaine pitié pour ces demandeurs de sexe compréhensif et d’affection charnelle.
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Entre Bruxelles et Genève, la différence est faible. Dans l’appartement, les clients se succèdent, gentils et grossiers, intimidés et goujats, tendres et expéditifs, rapides ou interminables, mutiques et prolixes, beaux et moches, gros et squelettiques, généreux ou pingres.

Il y a ceux qui veulent toujours ce que je ne veux pas leur donner et qui insistent d’autant plus que je les ai prévenus que cela n’allait pas être possible.

Il y a ceux qui s’inquiètent de ne pas m’avoir fait jouir et se désolent d’en avoir fini si vite.

Il y a ceux qui voudraient que je les embrasse, que je les câline, que je les comprenne, quand il est bien plus simple de les sucer, puis de se laisser prendre en levrette, d’attendre qu’ils éjaculent et de se relever toute guillerette, contente d’en avoir terminé vite et bien, heureuse de ce moment gratifiant pour chacun, lui et le sexe, moi et l’argent, et ravie de le congédier, après un intermède copain-copine où n’entrent en jeu ni angoisse sentimentale, ni nostalgie fusionnelle, ni addiction sensuelle.
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Changez de lunettes, chers messieurs dames qui croyez avoir enfanté des monstres lubriques ! Beaucoup d’entre nous ne sont pas forcément à fond dans le libidineux dès les premiers instants de la puberté. On est nombreux à ne pas se monter les plans les plus hot et à ne pas rêver des nuits les plus tordues, des baises les plus vicieuses. Parfois, on attend des années pour s’intéresser à la sexualité, si jamais on s’y intéresse un jour.

J’imagine que ça a toujours été ainsi, que toutes les générations ont eu leur lot de gens totalement accros au sexe et de gens qui s’en fichaient comme de leur première petite culotte. Et ce n’est pas parce que aujourd’hui, on sait tout sur tout, qu’on a des cours d’éducation sexuelle à l’école, qu’on connaît l’utilité de la pilule et du préservatif, qu’on peut en parler avec les parents assez facilement, qu’on joue les vamps sur Facebook ou qu’on a vu des pornos avant d’être majeure et vaccinée, que les proportions entre les addicts et les rien à foutre ont vraiment changé.
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Depuis que je ne suis plus escort, je me sens moins puissante, moins désirable, moins désireuse. Je me sens moins dans la beauté, dans la séduction. J’ai perdu de mes pouvoirs, ceux qui attiraient comme ceux qui exigeaient, frères jumeaux, doubles inversés.

J’en suis à la fois nostalgique et satisfaite.

Nostalgique, car c’était un moment fascinant, un moment d’une jeunesse folle.

Satisfaite, car cela me mettait dans des états exagérés, dans une violence permanente que je m’infligeais, que j’infligeais aux autres.

Satisfaite, car ce sont des passions destructrices, des exaltations tristes qui ne se répètent pas éternellement sans qu’on leur sacrifie beaucoup de son quant-à-soi, de son équilibre, de sa santé.
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Ce sera juste un moment partagé entre deux personnes qui ne se reverront jamais. Ce ne sera ni avilissant, ni outrageux, ni contraint. Ce sera un acte commercial entre deux adultes consentants. Un travail, pas si facile mais peut-être pas si traumatisant. Un travail pas comme un autre, mais pas si grave, même si la société continue à en faire un drame.
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