AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Stoffia


J'ai pris cette BD à la bibliothèque sans savoir ce qui c'était, dans en connaître un l'auteur ou l'histoire. Je ne recommande pas de lire cette BD "à l'aveugle" comme cela. Voici ce que j'ai appris entre temps :

Cette BD est considérée comme l'invention de la BD-reportage, du journalisme graphique. le dessin est brouillon et chaotique, il faut un moment pour s'y habituer, mais on réalise en cours de lecture que cela sied parfaitement le sujet.

L'auteur est vient d'une famille aisée de banlieue américaine (même s'il n'est pas né aux USA). Son idée était d'aller en Palestine peu après la première intifada, pour recueillir les témoignages et les rapporter avec une rigueur toute journaliste, tout en les dessinant sans aucun filtre. Plusieurs fois, pendant l'histoire, il s'interroge sur ses propres motivations. Il veut des récits de tortures et des crimes de guerre pour faire une récit qui choquera, qui fera parler. Quel genre de personne cela fait-il de lui?

Il remet en question aussi la façon la plupart des médias abordent (en 1994), les conflits israélo-palestiniens. Ce désir qu'ont les journalistes, le maintenir une façade d'impartialité, de parler des crimes des deux côtés comme étant d'une ampleur et d'une importance égale.

Sa propre position semble vaciller au fil du récit. Dès les premières de la BD, on est mal à l'aise avec les témoignages de palestiniens qui en appellent à l'extermination des Juifs.

L'auteur est aussi mal à l'aise. Il tente de raisonner ses interlocuteurs. Il en appelle à la paix.

Et à mesure qu'il en apprend sur la réalité du terrain, sa vision change. Il rejette toujours, avec raison, la haine. Il désir encore ardemment la paix. Mais dire à quelqu'un qui a été expulsé de sa terre natale pour être entassé dans un terrain entouré de barbelés, avec des services déficients, des couvres feu et une quasi impossibilité de sortir et de travailler, qu'il doit cesser d'haïr son oppresseur est au dessus de ses forces.

Les derniers chapitres de la BD sont à Tel Aviv, avec des interlocuteurs israéliens. L'auteur en tire ces conclusions : Souvent, lorsqu'un palestinien parle de paix, ce qu'il veut, c'est gagner la liberté et le respect de sa dignité. Que des droits humains soient respectés. Souvent, lorsqu'un israélien parle de paix, c'est qu'il veut continuer les déportations et la colonisation sans entendre parler des victimes qui risquent de miner son confort.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}