Je poursuis mon exploration de l'oeuvre de
Joe Sacco, en changeant de continent puisqu'il s'agit de cette fameuse guerre qui s'est déroulée à notre porte, pas celle qui est en ce moment à notre porte, celle d'avant, celle de l'ex-Yougoslavie. Mais cet opus m'a hélas moins convaincue que mes précédentes lectures. Peut-être à cause de l'angle : ici il est question d'un seul personnage, et c'est sa vision de la guerre que l'on voit, alors que j'avais beaucoup apprécié le caractère polyphonique des précédents
reportages bd que j'avais lus. Et puis il faut avouer que je me suis laissée tromper par le titre : je m'attendais à une réflexion sur le rôle du fixer dans le journalisme, et en particulier le journalisme de guerre, d'autant que l'on voit l'importance de son rôle par exemple dans [Gaza 1956]. Mais il n'en est rien. Neven, le personnage dont il est question, est effectivement fixer(entre autres choses), mais la façon dont il exerce cette activité n'est jamais véritablement évoquée dans le livre.
C'est donc une sorte d'interview en bd, entremêlée de considérations sur l'étrange relation (qualifiée d'amicale par
Joe Sacco, mais qui parfois confine à l'extorsion) entre le témoin et son interlocuteur. Pas inintéressant, certes, mais pas aussi prenant que les autres
reportages que j'ai pu lire de
Joe Sacco.
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