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Critique de Laureneb


Saint-Exupéry, en 1943, est loin de la France de l'Occupation. Il écrit "à un otage" qui n'est pas nommé. Cet otage est, d'abord, son ami menacé : "toi, si français, je te sens deux fois en péril de mort, parce que Français et parce que juif". Il s'inquiète pour sa vie, au nom de leur amitié. Celle-ci devient une valeur cardinale, au sens premier de fondamental, essentiel. Ou, avec les mots poétiques de St-Exupéry, une étoile qui le guide pour trouver son chemin, une boussole morale pour résister au nazisme, trouver la force de continuer à combattre, "un peu pour lui".
Mais le destinataire de la lettre est aussi un pluriel général, cet "otage" renvoie à l'ensemble des Français, les "quarante millions de Français", voire à la France elle-même. La France est plongée dans la nuit, mais aussi dans l'hiver : la "présence allemande [est] un gel". Mais, c'est dans la nuit que chacun peut trouver son étoile...
Face à ces images de nuit, de froid, de peur et de mort, Saint-Exupéry convoque des images de lumières, de chaleur, de joie et d'amotié. Il rappelle ses expériences de sauvetage en tant que pilote dans le désert du Sahara, comme une métaphore du futur qu'il espère. Tout le texte baigne dans la lumière. Il revient aussi plusieurs fois sur un souvenir avec son ami, un repas partagé sur la terrasse d'un restaurant au bord de l'eau, une joie simple mais intense.
Un très beau texte, grave et poétique, plein d'espoir finalement, et qui se termine sur un appel à la fraternité universelle, malgré la guerre.
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