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Critique de temps-de-livres


Sur une île, une jeune femme légèrement vêtue est poursuivie par une centaine d'hommes en slip. Une situation déroutante ? La réalité l'est encore plus. Sachez que la jeune femme (Kôzô) est un transexuel malgré lui, que les hommes sont tous des criminels sexuels. S'ils veulent partir de l'île, ils devront violer Kôzô…

Mais c'est quoi cette histoire ? Les éditions Akata publient leur troisième titre dans la collection WTF. (« WTF » est un acronyme d'une expression argotique signifiant : « C'est quoi ce bordel ? »). Une collection à part pour l'éditeur puisqu'elle se veut décalée et loufoque. On y retrouve du mauvais goût assumé, du gore qui tache, voire du sexe… Et Ladyboy vs Yakusas ne compte pas réfréner cette ardeur.
J'avoue que l'idée scénaristique est bien trouvée. L'auteur a voulu faire du survival qui n'a jamais été lu. Cette histoire de vengeance vis à vis d'un jeune yakuza (qui a un sexe à la place du cerveau) est machiavélique. Tous les personnages rencontrés sont dans un état psychologique limite, même les victimes. Quant aux criminels, certains se retrouvent là par « erreur ». Plus l'histoire est grosse, plus ça passe. C'est exactement le cas pour celle-ci. Malgré les évènements et les rencontres totalement inattendues, l'histoire se tient, mais il y a un gros « hic ». Je comprends l'humour au quinzième degré, je reconnais les différences d'humour entre les pays mais je ne comprendrai et n'approuverai jamais la culture du viol. Malheureusement, dans ce titre, certains personnages ne sont pas présentés sous forme humoristique (je pense aux deux athlètes) et l'intrigue y perd du sens.
Côté graphique, je dois dire que Toshifumi Sakurai s'est surpassé. A contrario de nombreux auteurs, il n'a pas fait appel à des assistants pour réaliser Ladyboy vs Yakuzas. N'étant pas satisfait des essais, il a tout réalisé lui-même. Si le décor est plutôt simple, les personnages se distinguent par les clichés. Les femmes ont une poitrine opulente et un décolleté. Kozo est dans une tenue de bimbo, pas du tout adaptée à courir dans la jungle. Les hommes sont tous montrés sous des airs bestials. Ils bavent, salivent, se tripotent, quand ce ne sont pas les veines qui explosent sous l'effet de la tension. Une caricature bien avancée du « mâle ». Côté psychologique, ils ne pensent qu'à çà… Les plus faibles/gentils étant éliminés. Un trait qui n'est pas là pour plaire, mais pour distraire, comme son histoire.

Malgré la quatrième de couverture qui indique clairement l'histoire, malgré l'avertissement « pour public averti » qui est visible, Ladyboy vs Yakusas me pose quelques problèmes de conscience. Faire une intrigue de survival avec des personnages déjantés, ça fonctionne. Mettre comme héros/héroïne, une femme malgré elle, courant en talon aiguille, ça fonctionne. Vouloir utiliser le récit pour montrer que l'homme fonctionne avec son sexe plutôt que sa tête, aucun problème, mais l'idée du viol me dérange, malgré ce scénario totalement déjanté et des situations décalées.


Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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