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Critique de Sharon


Ce que j'apprécie dans l'oeuvre de James Sallis (oui, je parle d'oeuvre, et non simplement de romans), c'est que l'auteur a vraiment conçu les romans qui mettent en scène Lew Griffin comme un ensemble, et non comme un empilement de romans, utilisant le privé/garde du corps/romancier comme personnage principal.
Lew n'est plus le jeune homme bagarreur du Frelon noir, mais un romancier, un enseignant qui aime la littérature française et transmet sa passion à ses étudiants. Il est surtout un homme, avec un passé qu'il assume, des erreurs qu'il a commise, comme celle de perdre La Verne, qui fut l'amour de sa vie. Elle est morte, et ceux qui l'ont aimé la pleurent. Si nous étions dans un mélo, elle emporterait son secret dans sa tombe. Ce livre se veut au plus près du réel, et le lecteur découvre, comme Lew, qu'elle a eu une fille, Alouette. Pas de mélo, vous dis-je, mais la stricte réalité : avec beaucoup d'argent et d'avocat, on peut séparer définitivement une mère de son enfant. Et son cas ne semble pas isolé. Pas de leçon de morale non plus, juste, en filigrane, le fait que l'argent ne fait pas tout et que personne ne peut décider pour quelqu'un ce qui est bien, ou pas. Et Alouette de disparaître, laissant derrière elle un bébé prématuré. J'oubliai : Alouette est une junkie, et son bébé n'est qu'un enfant de plus dans ce qui devrait être un service de grand prématuré, mais se révèle être un mouroir pour ces bébés littéralement abandonnés par leurs parents.
Il en faut du talent pour ne pas verser dans la sensiblerie, dans la leçon de morale. James Sallis nous montre des parents dépassés, des enfants à la dérive, des couples qui ne savent pas ce qu'ils veulent et qui se rendent compte trop tard qu'ils ont fait les mauvais choix. La misère, qui n'est pas seulement matérielle, n'est jamais très loin, et Lew, qui n'hésite jamais à payer de sa personne, ne dira pas le contraire.
Après cette seconde lecture, je reste persuadée que James Sallis est un auteur à découvrir absolument.
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