Dans cet épisode, c'est Annaïk, libraire au rayon polar de Dialogues, qui nous partage ses coups de coeur du moment.
Bibliographie :
- Les Survivants de Jane Harper (éd. Calmann-Lévy)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18784055-les-survivants-jane-harper-calmann-levy
- Trompe-l'oeil d'Anne Mette Hancock (éd. Albin Michel)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/19502072-trompe-l-il-roman-anne-mette-hancock-albin-michel
- Sarah Jane de James Sallis (éd. Rivages)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909747-sarah-jane-james-sallis-rivages
- La Consule assassinée de Pierre Pouchairet (éd. Filatures)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/19623734-la-consule-assassinee-pierre-pouchairet-filatures
- L'Espion français de Cédric Bannel (éd. Robert Laffont)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18782115-l-espion-francais-cedric-bannel-robert-laffont
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- D'ailleurs, t'es d'où, Turner? Un monde tellement éloigné qu'il nous faut un putain de télescope pour le voir. Ton paternel allait bosser tous les matins avec une chemise blanche infroissable?
- En fait, la plus grande partie de sa vie, pendant près de quarante ans - jusqu'à ce que ça ferme -, il a travaillé à la scierie du coin. Après ça, il a plus fait grand-chose, pas même se lever de la table de la cuisine. Les vieux joueurs de banjo utilisaient un accord ouvert qu'ils appelaient sawmill*. Parce que c'est là qu'ils bossaient tous, dans des scieries, et qu'il y en avait tellement qui avaient perdu des doigts. Avec l'accord ouvert sawmill, on peut presque tout jouer avec un doigt ou deux.
*sawmill: scierie
La vie est rarement une pâte qu'on met au four et qui ressort merveilleusement dorée.
Chaque roman, chaque poème, est la même histoire unique, qu'on raconte encore et encore. Comment on essaie tous de devenir véritablement humains, sans jamais y parvenir.
On fait ce qu'on peut pour soulager la souffrance des autres, en imaginant que ça soulagera la nôtre. Mais ce n'est pas le cas. D'une certaine façon, au contraire, ça ajoute à notre propre souffrance. Nous n'effaçons pas la souffrance des autres, nous la prenons avec nous.
C'est important les noms. Les choses sont ce que nous nommons.
Nommer permet de comprendre.
Nous nous installons dans notre vie quotidienne, nous trouvons refuge dans nos habitudes et nos présupposés. Nous passons à côté de tant de choses.
Ce qu'on voit et perçoit chez les autres n'est, en fin de compte, que ce qu'on est capable de trouver en soi.
Pour être honnête, je me sens plus seule aujourd’hui en compagnie des autres que de la mienne.
"La vie, a dit quelqu'un, c'est ce qui vous arrive pendant que vous attendez que d'autres choses arrivent, qui, elles, n'arriveront jamais"
Savez- vous ce que c'est qu'une truffe, monsieur Turner ?
- Plus ou moins, je pense.
- C'est un tubercule. ça pousse sous terre, sur les racines d'arbres qui ont passé des années à se faire une place, à lutter, à s'ouvrir un chemin jusqu'à la lumière. Le tubercule profite de l'arbre et ne donne rien en retour.
- D'accord.
- Emily est une truffe.