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Critique de JeanPierreV


Le roman d'un écorché vif
Un vieux flic algérois à quelques mois de la retraite enquête sur un double assassinat à Alger. Un homme riche a été sauvagement exécuté de plusieurs balles tirées dans les jambes, de 2 balles dans la tête et de 2 coups de poignard au coeur. Un vieil homme, ancien ouvrier agricole, ayant émigré en France et revenu au pays, a été égorgé dans sa masure pendant son sommeil.
Il n'y a pas de lien apparent entre ces 2 affaires
Sur fonds de roman policier Boualem Sansal dresse un réquisitoire contre l'Algérie, son histoire. La corruption de l'Etat, des élites, l'islamisme partout présent, la détresse des algériens, les relations troubles entre les dirigeants et les assassins islamistes…..
Chaque chapitre, chaque point de son enquête permet d'aborder un aspect de cette décadence : le secteur du bâtiment, les hôpitaux, ("L'hôpital de Rouiba n'est pas seulement une usine en faillite, un lupanar clandestin, un marché noir. C'est un merdier pour les vivants qui s'y aventurent et le plus malencontreux des enfers pour qui y trépasse. La santé n'a pas sa place dans cet enfer.") mais aussi la police, la place donnée aux femmes… toute la société est malade, gangrénée par l'islamisme : "Ils ont toujours un verset pour justifier la dictature"
Le dégout de l'auteur s'exprime au travers de mots et de phrases, précises, trop précises parfois jusqu'à la nausée.
Il creuse, creuse dans la boue, la fange, sans trouver la fin
Un énorme travail d'écriture qui très vite fait passer le coté policier du livre au second plan, ce coté policier est un prétexte pour dénoncer les turpitudes, la noirceur de l'Algérie. Tout est noir et corrompu, rien ne trouve grâce aux yeux de l'auteur.
On ressent l'amour de l'auteur pour son pays, son désespoir devant sa situation actuelle née d'un long passé, celui de la colonisation, de la politique de la France lors de la décolonisation, de la terreur engendrée par l'islamisme et l'Islam qui gangrènent l'Algérie.
Mais parfois cette longueur dans les descriptions, cette noirceur devient lassante, On a l'impression que rien ne pouvait arrêter sa rage, sa hargne
J'avais aimé Boualem Sansal dans "Le Village de l'Allemand" et je me faisais une joie de le retrouver; Je n'ai pas retrouvé tout ce plaisir ….sans doute du fait de la noirceur toujours présente, de descriptions trop longues et parfois un peu obscures.
Mais je ne regrette pas la découverte de cet autre aspect de cet auteur censuré dans son pays l'Algérie ….on comprend pourquoi.
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