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Critique de RosenDero


Geralt est un sorceleur, un individu au statut ambigu. Révéré et conspué, il effraie autant que ce qu'il fascine. Et pour cause, comme tous les sorceleurs, Geralt n'est pas totalement humain ; encore enfant, il a subi des modifications dans le but d'en faire un être différent, et plus qu'un être, une arme affutée pour affronter le Mal et les créatures néfastes. Son statut de mutant le voue aux gémonies, mais son caractère réfléchi, cartésien et pragmatique, son adresse à l'épée et sa répartie lui permettent de venir à bout des créatures qu'on lui demande de bien vouloir combattre ou délivrer du Mal.

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Dans ce livre, plusieurs nouvelles enchâssées dans une trame globale intitulée "La voix de la raison", relatent diverses aventures du sorceleur.

Individu hautement intéressant, loin des traditionnels héros, le sorceleur possède un statut ambigu de paria indispensable qui forme tout l'intérêt de l'univers créé par Andrzej Sapkowski. Les influences de contes populaires sont bien présentes, c'est un peu les contes de Grimm revisités, mais, plus largement, c'est surtout le rappel de traditions, de croyances, de superstitions qui régissaient encore la vie des hommes il y a peu. Geralt, le sorceleur, n'est autre que le joueur de flûte de Hamelin qui débarrasse les honnêtes gens de la vermine mais se fait flouer la plupart du temps sur de faux prétextes. Sauf qu'ici, le sorceleur ne cède jamais à la vengeance et, tel un cowboy solitaire, s'en va vers de nouvelles aventures.

Outre le personnage principal, l'univers, qui semble vaste et cohérent, est ici dépeint d'une manière qui incite à continuer la lecture dans les autres tomes : pas d'intrigues trop complexes qui ne s'éclaireraient qu'au 6e tome, pas de situations incompréhensibles pour qui n'aurait pas déjà une sérieuse connaissance des arcanes, pas de faux suspens qui ne tiendraient que par l'ignorance du lecteur, bref, une fluidité et une clarté appréciables, que les lecteurs occasionnels ou assidus sauront apprécier.

Côté aventures, on est servis ; Geralt rencontrera, dans le désordre, une princesse changée en monstre sanguinaire, une bête tombée sous le charme d'un vampire, une magicienne dont la beauté cache la puissance, un prince charmant qui a du piquant, un troubadour à la langue bien pendue, un diable taquin, un magicien paranoïaque, et j'en passe.
Chacune d'entre elle est un plaisir à lire et à vivre. Je mets au dessus du lot la dernière, celle qui donne son nom au recueil, "le dernier voeu" qui m'a cueilli d'une belle façon (je ne parle pas de la romance que je trouve, comme toujours dans la fantasy et jusqu'à preuve du contraire, un peu niaise).

L'atmosphère qui se dégage du récit est à la fois sombre et drôle, comique et terre-à-terre. Aucune concession n'est faite, ni lors des combats, ni lors des débats d'idée. La religiosité est décriée, de même que l'avidité, les machinations politiques, le racisme, l'égoïsme, le communautarisme etc.

Pour conclure : j'ai dévoré ce tome et je vais vite fait me commander le suivant. Je conseille donc vivement (avec un petit bémol quant au public : 14+, peut-être, pour quelques subtilités, tournures complexes ou sujets moyennement adéquats. Ce n'est pas de la littérature jeunesse à proprement parler.).
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