Morthina

L'histoire familiale prétend que tout bébé, je calmais ma frustration d'être emprisonnée derrière les barreaux de mon parc, par le feuilletage frénétique et malhabile d'un gros bottin… Je ne savais pas lire bien evidemment, mais l’odeur de l’encre, la symbolique mystérieuse des signes à la queue leu leu exerçaient sur moi une étrange fascination. Le goût de la lecture ne m’a depuis jamais quittée, malgré le manque de temps d'une carrière trop remplie. Mes rêveries me portant plutôt à traîner du côté des étoiles que j’observais de la fenêtre de ma chambre, je snobai vite la bibliothèque rose, et me lançai dans la découverte éblouie de Jules Verne, Asimov, Lovecraft, Van Vogt puis plongeai au plus profond du vaste chaudron de la sci-fi. Puis j'y ajoutai de la fantasy et dévorai à l’époque RR Martin, Hobb, Eddings, Jordan, Moorcock, Feist... Touche à tout, j’ai aussi mêlé à ces lectures romans, biographies et polars au gré de mes envies. Mais je reviens toujours à la science-fiction et la fantasy, attirée par leur formidable pouvoir d’évasion mais surtout - et ceci n’a pas toujours été reconnu par les critiques bien-pensants (un "sous-genre" ?) - parce qu’ils nous proposent une porte ouverte vers des mondes infiniment riches et complexes qui, selon le talent de leurs auteurs, ouvrent notre univers mental, nous questionnent et nous poussent à enrichir notre réflexion sur la vie, la société et notre petite place dans ce vaste univers.