Le château de Camilia permettait aux surdoués de s’épanouir pleinement dans leur scolarité et de vaincre tous les problèmes d’ordre social et psychologique, même pour les cas les plus complexes.
Dessiner n’était déjà pas évident, alors le faire en mosaïques…
D’après les rumeurs, elle n’a pas la moindre avance intellectuelle. Mais comme on dit souvent que les surdoués sont en échec scolaire, ses parents se sont dit que si elle ramenait de si mauvais résultats chez elle, c’était sans doute parce qu’elle l’était. Ils ont dû penser qu’avoir une fille surdouée, c’était un bon point pour leur réputation.
Il y faisait une chaleur insupportable. Mais c’était vraiment joli. J’avais l’impression d’être un poisson exotique dans un grand aquarium plein de plantes colorées.
Carole était une fille assez grande, presque autant que moi. Ses cheveux étaient longs et bruns, légèrement ondulés, ses yeux noisettes et sa peau assez claire, parsemée de tâches de rousseur. Nous redescendîmes dans le petit salon où nous attendaient deux gros fauteuils. Une fois installées, Carole me fit signe de regarder discrètement sur ma gauche. Je tournai alors la tête et compris que mes yeux étaient censés se poser sur une fille rousse qui discutait avec deux autres élèves .
Son visage était d’une pâleur qui laissait penser qu’il ne mettait pas souvent le nez dehors. Jamais je n’avais vu de regard aussi doux, aussi chaleureux et rieur. Ses yeux étaient très bleus. Le genre de bleu qui s’accorde avec n’importe quelle teinte de jean.
Alors le mieux pour toi, c’est de l’ignorer, de rester indifférente à ses attaques. Sinon, les deux années qui arrivent risquent d’être un enfer.
-Je n’ai pas envie de discuter avec des gens aussi primaires que vous.
-Parce que draguer le mec de sa pire ennemie, ce n’est pas primaire peut-être ?
C’est le principe des rumeurs ! Tu dis un truc, ça circule, et au bout de quelques temps, ça a tellement circulé qu’on ne sait plus d’où ça vient. Donc tout le monde admet ça comme une vérité.
Pendant les repas, pendant les pauses, pendant les jeux, il trouvait toujours un prétexte pour parler à des gens dont il ignorait l’existence quelques minutes auparavant et gagnait ainsi la sympathie de la quasi-totalité du château.