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Critique de Wendat69


Arpenteurs de sommets grandioses, adeptes de longues et hautes traversées de crêtes enneigées, n'espérez pas trouver dans ce livre une épopée montagneuse digne des conquérants de l'Everest ou de l'Eiger. Non, au fil des pages, l'auteur et ses comparses -non pas curés mais séminaristes- pleins d'allant, connaissent les joies les plus simples, et donc les plus belles, en découvrant la montagne, tels de jeunes cabris maladroits.

A la veille des grands drames de la seconde guerre mondiale, Jean entraîne derrière lui deux compagnons pour se frotter à la verticalité, eux qui sont, par nature et par fonction, déjà portés vers les hauteurs.

Ces hommes de Foi, ne manquant pas d'esprit, vont vivre lors de ces premiers séjours en altitude, leur plus grande aventure, car il s'agit des premières fois. Premières montées, premiers rappels, premières chutes, premiers coups de piolet, premières crevasses et avalanches...bref, ils découvrent, et par là, vivent pleinement la montagne, en simples novices. C'est ainsi, en en prenant « plein les dents » pourrait-on dire, qu'ils en prennent plein les yeux.

Avec un humour auréolé d'une finesse de langage, Jean Sarenne nous fait part de ses toutes premières expériences, que ce soit avec les crampons ou avec les skis, il perfectionne son apprentissage de la loi de la gravité, et de l'humilité.

On sourit donc souvent en accompagnant ces jeunes hommes à la noire soutane sur les chemins blancs de l'Oisans, et on se prend même à rire tant l'auteur, qui ranime ici ses souvenirs de jeunesse facétieuse, fait preuve d'un sens de l'autodérision propre à exciter nos zygomatiques.

L'auteur confesse, lui qui connaîtra une vraie vie d'alpiniste, que ses plus beaux souvenirs de montagne, restent ces premières aventures. Il nous rappelle ainsi une grande vérité: ce n'est pas tant le but à atteindre qui compte, mais le chemin que l'on prend pour l'atteindre. Et lorsque ce chemin est pris pour la première fois, son souvenir s'imprime en nous comme une trace inaltérable.
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