Il y a quelque chose de mystérieux qui m'attire irrémédiablement vers lui comme un aimant. Mais le moment est malvenu pour avoir de telles images en tête. Des visions qui me semblent se réaliser quand je le vois entrer dans la salle de réunion. Mon estomac se noue. J'avais presque oublié qu'il était si dangereusement sexy. Ses yeux sont tellement bleus et pourtant si noirs. Il porte un magnifique costume sombre Karl Lagerfeld avec une chemise beige dont le col est légèrement ouvert. Grr ! Il a beaucoup de goût ! Et bien sûr, tout lui va à ravir. Cet homme est une œuvre d'art contemporaine. Si belle et pourtant si controversée.
Ses yeux sont d'une beauté rare. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau, c'est presque inhumain, irréel. J'ai l'impression que le temps s'est figé. Que plus rien n'existe. Il fait un pas vers moi, réduisant l'espace qui nous sépare. Je me surprends à faire de même, son regard transperçant, toujours sur moi. Mon cœur s'accélère. Nous sommes séparés seulement par quelques centimètres. Je sens son souffle chaud sur mon visage, son odeur m'ensorcèle littéralement. Une odeur qui n'appartient qu'à lui et qui me semble bizarrement familière… Je n'ai qu'une seule envie en cet instant…
Pourquoi n'y aurait-il que les hommes, grands et musclés, ou les mannequins qui auraient le droit de porter ces sous-vêtements ? Ces campagnes peuvent complexer certains hommes. Il s'agirait de représenter certains fantasmes féminins avec un homme qu'elles pourraient identifier à leur mari. Des images qui leur donneraient envie d'acheter ces sous-vêtements pour leur mari, ou encore, de donner envie aux hommes de faire plaisir à leur compagne, par exemple. Comme si leurs fantasmes pouvaient devenir réalité par un simple achat.
Nos chemins se sont tout simplement séparés et nous n'avons rien fait pour sauver notre couple. Ni l'un, ni l'autre… Je me rends compte qu'il me manque… Je pense que j'ai considéré cette relation comme acquise. Même si l’on ne se voyait pas beaucoup ces derniers temps, c’était rassurant de savoir que nous étions ensemble. Comme si cette pensée effaçait la solitude… Une solitude que je ressens aujourd'hui. Une solitude bien trop pesante, mais qui a pourtant toujours été là !
Il faut que je me pose certaines limites, que je ne m'emballe pas, que je profite juste des moments tels qu'ils sont sans tirer des plans sur la comète. Il faut que je reste « détachée ». Ça sera ma nouvelle devise ! C'est plus facile à dire qu'à faire, mais il le faut. Il faut que je me préserve de moi-même. Sinon je vais souffrir. Et cela ne peut pas arriver.