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Critique de Luniver


Le premier contact extra-terrestre est effectué ! Leur première visite est le Royal Ontario Museum de Toronto. Les mauvaises langues pourraient dire que ce choix relativise beaucoup leur intelligence, mais l'explication est vite donnée : les planètes abritant la vie semble en effet toutes suivre le même cycle de développement : l'apparition de l'ADN, quelques « explosions cambriennes », des animaux géants qui dominent le monde pendant des millénaires, avant de se faire brutalement exterminer et de laisser la place à une espèce douée d'intelligence. Les extra-terrestres (de plusieurs espèces), scientifiques de leur état, souhaitent donc examiner la collection de fossiles du musée pour en apprendre encore plus.

Plus dérangeant, pour nos savants humains : les visiteurs sont tous convaincus de l'existence de Dieu. Cette régularité dans toutes les histoires sur différentes planètes, plus une série de coïncidences trop grosses pour être due au hasard, font de Dieu une évidence pour tous les scientifiques de l'univers, les humains étant visiblement la seule exception du cosmos.

Le parti pris du livre est plutôt stimulant. Après tout, les espèces qui nous découvrent sont censées être plus évoluées que nous intellectuellement parlant, et le fait d'être les seuls à nier quelque chose d'évident pour le reste de la galaxie est quand même un peu vexant. Surtout que ces extra-terrestres ne sont pas « croyants », mais de purs scientifiques, et parlent de faits, de preuves et de rasoir d'Ockham. L'auteur nous provoque en évoquant, dans toutes les théories scientifiques de pointe modernes, les zones d'ombre, les exceptions gênantes, les explications ad-hoc, …

Si un petit bagage scientifique est nécessaire pour ne pas être totalement largué, le livre n'est pas non plus de la hard-science. Je trouve qu'il invite juste à l'ouverture d'esprit, et nous montre que le chemin de la connaissance est encore long, car même nos plus brillantes réussites souffrent quand on les pousse un peu trop loin.

Le livre parle également du cancer, et je soupçonne (sans être parvenu à le vérifier) que l'auteur a été concerné de près ou de loin par cette maladie, car il en fait un peu le symbole du problème du Mal ou de l'imperfection de l'univers, et essaie de lui donner un sens global.

J'ai trouvé ce livre stimulant, pour peu qu'on parvienne à accepter la proposition du roman. Il y a des passages un peu trop clichés à mon goût, et la fin ne m'a pas totalement convaincue, mais elle a le mérite de rendre l'ensemble de l'histoire parfaitement cohérente. Une curiosité pour la métaphysique et/ou la cosmologie sera tout de même bienvenue pour ne pas lâcher le livre en cours de route !
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