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Critique de echoarmand


L'enlèvement d'Éric Peugeot, 4 ans, petit-fils du président de la firme automobile, en avril 1960, ne vous dit peut-être rien, ou vaguement quelque chose et pourtant le propos de Bertrand Schefer, dans ce texte, n'est pas tant de nous rafraichir la mémoire sur cet évènement, que de l'inscrire dans une sorte de mise en abime littéraire et sociologique.

Je m'explique : au départ il y a l'affaire du bébé Lindbergh, en 1932, largement médiatisée, qui donne au romancier américain, Lionel White, l'idée du livre « Rapt » publié dans la fameuse « Série Noire » chez Gallimard.

Ensuite, il y a le tourbillon mondain du Tout-Paris et la dérive d'une jeunesse américanisée qui brûle, à tout prix, de se faire un nom et accessoirement de l'argent.

C'est dans ce contexte et cette ferveur du début des années 60, que l'ouvrage devient source d'inspiration pour deux apprenti-malfrats (accompagnés d'une reine de beauté scandinave). Ils décident d'en appliquer « à la lettre » le modèle, voire d'en recopier (mot à mot) les détails, afin d'orchestrer le premier grand kidnapping français qui fera la une des journaux. Celui du petit Éric.

Troisième étape : le regard de Schefer sur cette « société du spectacle » en devenir qui met en évidence l'ambiguïté des relations entre fiction et réalité. Dorénavant littérature, cinéma et faits divers avancent main dans la main suivant un modèle américain précurseur.
La boucle est bouclée.
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