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Critique de Sachenka


Schiller est un grand poète et dramaturge allemand de la fin du XVIIIe siècle. Il a écrit un bon nombre de pièces, dont La Pucelle d'Orléans. Cette pièce me laisse un peu perplexe pour plusieurs raisons. La première, je me questionne sur ses motifs, sur la pertinence de raconter les hauts faits d'armes de cette héroïne française au moment où les troupes napoléoniennes occupaient l'Allemagne et soumettaient la Prusse. Kleist avait-il déjà mis sur scène tous les héros germaniques ? Ou bien est-ce que nos cousins Germains canalisaient tous les élans nationalistes et militaristes pour leur propre compte ? Il faut croire que oui puisqu'il s'agissait de la pièce de Schiller la plus jouée de son vivant et même jusqu'au début du XXe siècle.

Ensuite, pour la rigueur historique, on repassera. Certaines modifications sont mineures et compréhensibles, n'importe quelle oeuvre littéraire ou cinématographique à saveur historique doit pouvoir se permettre quelques libertés pour s'assurer une unité d'actions et une montée dramatique. Mais d'autres erreurs, beaucoup plus graves, voire grotesques, sont difficilement pardonnables. Par exemple, Agnès Sorel arrive une vingtaine d'années trop tôt dans l'histoire, alors à une époque où elle n'était pas encore la maitresse du roi Charles mais seulement une enfant. Aussi, voir Jeanne d'Arc accusée de sorcellerie par la cour de France elle-même et, une fois prisonnière des Anglais, se libérer de prison pour accourir à l'aide des armées françaises malmenées… Ouf !

Sinon, pour le reste, Schiller est allé à l'essentiel, à des moments-phare de l'existence de la Pucelle d'Orléans. de sa jeunesse à Domrémy à son arrivée auprès du roi à Chalons, puis sa campagne contre les Anglais et les Bourguignons à Orléans. Je n'ai pas étudié spécifiquement cette période historique mais ça me semble assez correct si je me fie à mes connaissances générales. Ceci dit, je trouve un peu dommage que l'auteur n'ait pas plus inclus son procès et sa mort ? Mais je conviens que ça aurait allongé beaucoup la pièce et ça allait à l‘encontre de ce que Schiller essayait de faire passer comme message : l'héroïsme de Jeanne d'Arc, son honneur et sa réputation restaurés, son idéal et ses principes moraux intacts. Donc : mission réussie.
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