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Critique de Manyoth


Vous savez, les bulles d'intimité, quand quelqu'un décide d'en sortir & qu'elles vous éclatent à la gueule, ça fait mal. Si si.
C'est ainsi que Michaël s'est fait mal, en aimant Hanna, une femme mystérieuse de vingt ans son aînée alors qu'il n'en avait que quinze.
Tous les jours à la sortie de l'école, il passait chez elle, elle lui faisait prendre son bain, il l'a redessiné sous ses doigts, il lui faisait la lecture, elle écouté assidûment.
Un rituel pas très morale, mais bon, avec la morale, on ne fait pas de belles histoires ...
Mais tout ça c'était avant ! Avant qu'Hanna disparaisse !

Des années plus tard, étudiant en droit, lors de son stage, Michaël la retrouve dans un tribunal, accusée d'horreurs du camp d'Auschwitz où elle était gardienne !
Que de révélations !

Ce livre soulève tant de questionnements, il traite de la nature humaine si complexe & compliquée.
Peut-on être monstrueux & être humain ? Sommes nous responsables de l'amour que l'on porte à ce genre d'individu ? Peut-on / doit-on sauver les gens malgré eux, quitte à révéler leurs secrets ? Quel regard porte la génération allemande d'après guerre sur les proches responsables ou complices du pire ? (J'ai eu une pensée pour les Harkis de France, tant jugés & détestés par nous autres Algériens. Qu'en est-il de leurs enfants qui sont en rien responsables des choix de leurs parents)

Il est question aussi de devoir, de culpabilité, de honte, de bien, de mal, de jugement, de bravoure, de pardon, de secret. du fait de s'assumer ou pas.
La partie où l'illettrisme est abordée & très intéressante aussi.

La plume de Shlink, loin d'être inquisitrice, est délicate, experte & précise, l'histoire est sensible & poignante, l'amour & les actes s'opposent & se rejoignent.
L'auteur n'apporte aucune réponse, il aborde l'Holocauste de manière différente sans être dans le pathos.

Un livre que je conseille vivement, parce qu'on sait toujours de quoi on est innocent, et jamais de quoi on est coupable.
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