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Critique de Eric76


Quelle drôle d'idée de vouloir raconter l'histoire de l'humanité : projet titanesque, un brin casse-gueule aussi, tant les risques de sombrer dans le Grand-Guignol sont grands.
Il faut être fou, talentueux, endurant, bravache et avoir l'espoir chevillé au corps pour se lancer dans pareille aventure.
Je viens d'achever le premier tome de « La traversée des temps », et je sais désormais que Eric-Emmanuel Schmitt est bien autre chose qu'un vieux briscard de la littérature francophone (ce qui est déjà beaucoup, vous en conviendrez). C'est un écrivain. Un Vrai.
Il est du moins un écrivain comme je les aime : capable, à partir d'un rien, de faire lever le souffle de l'épopée ; capable de nous embarquer dans une histoire invraisemblable et de nous y faire croire ; par son étourdissante faconde, par sa générosité, nous faire aimer tous les personnages de ce récit, y compris les plus sombres, avec leurs souffrances, leurs blessures et leur insupportable vanité.
Eric-Emmanuel Schmit est aussi et surtout un homme d'une grande élégance. Il sait parler de choses profondes, qui dérangent, qui divisent, sans se montrer présomptueux, et montrer du doigt l'éternel et commode bouc-émissaire. Il garde toujours intact sa bienveillance et son amour pour autrui. Comme cette tolérance enjouée fait du bien dans cette période bouffie de haine qui s'enivre de formules péremptoires et de propos fielleux.
Avec lui, je parviendrai presque à croire de nouveau en l'avenir de l'humanité. Car, n'en doutons pas, son Grand-Oeuvre, son Graal, ne parle que de cela. Et si notre héros, Noam, qui a la mémoire des siècles, se décide à coucher, avec urgence, avec frénésie, ses innombrables vies sur le papier, c'est parce qu'il voit l'homme courir gaiement et avec arrogance vers sa propre perte.
Noam commence son long récit en racontant son paradis perdu emporté par les flots du grand déluge. Un monde où les hommes vivaient en harmonie avec la nature et étaient suffisamment polyvalents pour se suffire à eux-mêmes. Il nous parle avec humour de la naissance des mythes, et ne parvient pas à oublier, malgré le temps, Noura, son grand amour. Parfois, il croit d'ailleurs l'apercevoir à travers une silhouette ou un regard fugace, et son coeur s'emballe comme aux tous premiers jours.
Noam va-t-il gagner son combat contre la folie autodestructrice des hommes ? À suivre…
Un début en fanfare pour cette impressionnante saga.
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