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Critique de Eve-Yeshe


je ne résumerai pas le livre je me contenterai d'exprimer ce que j'en pense :
En gros le livre devient vraiment intéressant si on réussit à arriver à la fin de la première partie, c'est-à-dire la 157e page….
Il compose chaque partie d'un prélude, suivi d'un chapitre consacré à un couple et son évolution. Dans la 2e partie « MAGNIFICAT », le prélude nous explique la présence de tous ces oiseaux exotiques qui bavardent sans cesse dans les arbres de la place; l'intrigue se tisse réellement, et on plonge dans le livre, happé comme d'habitude par le style d'E.E. SHMITT.
Elle se précise davantage dans la 3ème partie intitulée : »REPONS » où on passe de la description des personnages à leurs comportements.
Quand à la 4ème partie : « DIES IRAE », elle nous explique la loi de causalité, c'est-à-dire le fait que toute action a des répercussions.
On a droit quand même, dans ce livre à un catalogue de ce qu'il n'y a pas si longtemps, (première partie du XXe siècle Cf. Freud « névroses, psychoses et perversions ») on appelait les perversions sexuelles ou les déviances.
On assiste à la dégringolade d'un homme politique en vue, avec une importante addiction au sexe alors que sa femme est dans le déni : comment peut-il faire cela alors qu'il me fait l'amour deux fois par jour ?
On note les tourments de l'homosexualité masculine : certains l'assument très bien en sur jouant comme Nathan que l'on peut aussi qualifier de provocateur par ses vêtements, ses expressions corporelles et verbales qui font penser à Lagerfeld au passage. D'autres l'assument moins bien c'est le cas de son compagnon Tom qui dans un premier temps veut bien partager sa vie et vivre ensemble pour se rétracter ensuite.
D'autres se cherchent comme François-Maxime qui a des aventures sans lendemain avec des inconnus rencontrés au hasard de ses promenades à cheval. Il ne peut même pas prononcer le mot « homosexuel » et se cache derrière son couple modèle.
L'auteur aborde aussi l'homosexualité féminine, avec Xavière et Séverine, la femme de François-Maxime, qui semblent assumer mais, on retient quand même une caricature avec le côté masculin de Xavière, hautaine, désagréable qui dirige et constitue le prototype inverse de Nathan.
Patricia et Hippolyte se rencontrent et passent à l'acte à cause de la lettre sinon, lui, n'aurait jamais osé. Patricia est très complexée par ses kilos en trop, son adolescente qui la bouscule ; donc le peu d'estime qu'elle a d'elle-même la font douter : comment ce bel homme peut-il être amoureux d'elle, si peu désirable.
Les adolescents sont touchants. Ils s'initient à l'amour donc le voit avec des yeux purs, peu teintés de sexualité : ils s'aiment, ils feront l'amour mais en temps voulu car la maturité n'est pas encore là. Elle passe par une initiation pour Quentin qui s'éveille à la vie sexuelle grâce à la maîtresse en titre de son père François-Maxime, et Albane, mal dans son corps d'adolescente qui se déguise « en pute » mini-jupe, maquillage outrancier pour séduire Hippolyte l'amoureux de sa mère Patricia.
Il y a aussi ceux qui s'inventent une vie sexuelle comme Marcelle, la concierge qui décrit ses amours torrides avec son « Afghan ».
Ludo qu'on a du mal à classer et qui vit très bien le fait d'avoir une vie chaste en se disant asexuel dont les relations avec sa mère flirtent avec l'inceste mais s'il est épistolaire. Si j'ai le béguin pour une fille, je vire plus con qu'une poule et moins entreprenant qu'une moule. La fille que j'aime devient la fille dont je ne m'approche pas, la fille à laquelle je ne parle plus, la fille devant laquelle je détourne les yeux. p 110.

Il évoque aussi avec Victor, le virus du SIDA attrapé in utero, qui se considère comme pourri et ne peut envisager aucun avenir sans transmettre la mort et avec Oxana, maladroite dans son corps, trouble dans son passé.
En parallèle E. E. SCHMITT évoques d'autres addictions, le jeu, l'alcool et aussi le travestisme et en même temps les secrets de famille qui peuvent engendrer ces comportements.
On retrouve le couple sado-maso échangiste, l'exhibitionnisme (Petra qui est présentée nue entourée de fruits de mer lors d'une soirée chic) et pour terminer le plus drôle la relation amoureuse de Melle Beauvert et son perroquet au don de télépathie nommé Copernic !!!! Là, on est dans le domaine de la sensualité. (Un passage amusant : Melle Beauvert parcourant la ville à la recherche de son perroquet qui s'est échappé).
E. E. SCHMITT s'est lancé dans ce livre dans un registre surprenant mais il faut prendre tout cela au premier degré certes mais aussi au second degré car derrière tout cela il y a des souffrances physiques et morales, il y a les journalistes qui persécutent tout le monde pour avoir une info sur Zachary, c'est tellement jouissif d'assister à la dégringolade d'un homme en vue : n'est-ce pas un fonctionnement pervers ? Tout comme celui de Petra artiste sur le déclin qui n'hésite pas à utiliser les grands moyens pour qu'on parle d'elle dans les journaux, profitant sans vergogne de la détresse d'une autre femme qui elle est une vraie victime.
Chacun se délecte comme il peut, mais sous une apparence qui se voudrait humoristique se cachent perversité et perversion ou simplement recherche du plaisir par la sensualité, ou sexualité dans le seul but de se reproduire selon ce que l'on veut y voir.
Quand à la lettre anonyme, certains protagonistes cherchent de qui elle émane, et on ne le saura que dans le postlude joliment appelé « LUX PERPETUA »
En conclusion, je dirai que ce livre m'a plu car il fait réfléchir sur des comportements, des modes de vie qui semblent bien intégrés dans la société actuelle mais l'obscurantisme et n'est jamais très loin. Et surtout, franchissez le cap de la 1ère partie quitte à prendre des notes, car le reste vaut le coup.
Je mets un bémol car si c'était par ce roman que j'avais découvert l'univers de cet auteur, je n'aurais peut-être pas franchi le cap de la première partie…
vous pourrez trouver toute ma réflexion sur mon blog.

http://eveyeshe.canalblog.com/archives/2013/11/12/28416728.html
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