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Critique de brigittelascombe


"Cet inconnu vêtu de noir qui me ressemblait comme un frère".
Un vers de Musset qui habille Michel "devenu l'ombre de Bernard, son survivant abject".
Huit ans de différence, mais point d'indifférence, un sentiment de haine et d'amour mélangés,un fossé à franchir, une mort à dépasser, celle du frère ainé demiurge à la "beauté des anges et des maudits", celle du soldat de la 2° section du 3° régiment des chasseurs parachutistes" qui a eu vingt ans en Algérie quand il le fallait pas et celle de l'épave qui y a survécu encore quelques années.
Un récit autobiographique entre présent au "je" et passé aux "ils", lui et l'autre pour mettre la distance (les souvenirs des coups bas fraternels et des coups tout court au coeur d'une famille nombreuse de sans trop de coeur de bourgeois déchus alcooliques, le vice d'un violent jaloux qui perverti le "p'tit con", la musique transmise "sa seule façon d'aimer).
Michel Schneider-Michel Forger écrit car "seuls les mots sont réels", il existe à travers mots.
Suite à l'ouverture de Manfred de Schumann et à la lettre d'une femme "Luc" l'ayant entendu évoquer Bernard à la radio, il va essayer de remplir les trous de sa mémoire en écrivant l'émergence du passé et en imaginant les scènes de la guerre d'Algérie où il n'était pas.
Un livre qui remue, qui dénonce,qui essaie de trouver des explications à l'autre et au soi. Un livre qui explique l'écriture,acte purificateur,expiatoire,exutoire,boulimique pour dépasser les maux et l'autodestruction.Un livre vrai et fort!
Michel Schneider a reçu le prix Médicis de l'essai 2003 pour Morts imaginaires et le prix Interallié 2006 pour Marylin dernières séances.Je souhaite que comme une ombre soit primé car il le mérite!

(autre critique du même livre : Comme une ombre: une nouvelle histoire autobiographique de frère perdu, à rapprocher d' Olivier de Jérome Garcin, dont le souvenir vit encore au présent dans le survivant qui se dédouble en quelque sorte.
Mais Olivier, le jumeau idilyque et idéalisé, mort dans un accident de voiture à l'âge de six ans, de l'un est Bernard, un ange noir pervers dans Comme une ombre.
Un ainé de huit ans dont les cruautés au jour le jour ont pesé lourd sur les épaules de Michel et dont l'implication au moment de la guerre d'Algérie, exacerbant violence et autodestruction, a été sans doute difficile à admettre.
Alors pour ne plus vivre dans l'ombre de celui qui un jour s'est fait éclater la poitrine faute de pouvoir s'envoler sur les ailes de la musique qu'il aimait tant, Michel Schneider va écrire ce frère pour enfin vivre et non survivre.)
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