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Critique de fuji


fuji
23 septembre 2018
Si je n'avais pas fait partie de ce jury je n'aurais pas lu ce livre. C'est tout ce que je fuis.
Ceci posé, j'ai trouvé cette déclaration d'amour de Vanessa à Maria touchante et bien écrite.
Vanessa regarde des photos de famille et surtout celles qui ont capturé une Maria heureuse. Elles sont rares dans toutes les acceptions de l'adjectif.
« Tu étais libre et sauvage. D'une beauté à couper le souffle. Tu n'étais plus une enfant, pas encore une adulte quand tu enflammas la pellicule du Dernier Tango à Paris, un huis clos de sexe et de violence avec Marlon Brando. »
Je n'ai jamais vu le film et pourtant j'ai retrouvé dans ce récit beaucoup de choses qui me parlaient, la mémoire garde l'empreinte des gros titres et des bribes d'émissions.
Ce que j'ai retenu c'est ce déploiement des rushes de pellicules que Vanessa partage avec les lecteurs.
Maria est mal née et lorsque sa beauté naissante peut faire de l'ombre à sa mère et tenter les amants de celle-ci elle est mise à la porte de chez elle, sans plus de jugement.
Son père Daniel Gelin, est un père intermittent qui la montre dans le milieu du cinéma comme une mascotte.
Le cinéma, ce milieu qui brille de mille feux, qui attire comme les lucioles dans une nuit festive.
Maria est recueillie par les parents de Vanessa jusqu'à la naissance de celle-ci qui garde « le sentiment désagréable de l'avoir chassée ». Ce n'est pas faute d'affection juste un appartement trop exigu.
On assiste aux ravages des familles dysfonctionnelles.
Le drame de Maria : être une enfant non aimée, non éduquée, c'est ça sa beauté libre et sauvage. Mais c'est aussi ce qui la perd.
La seule éducation reçue, est celle livrée par la liberté des parents qui font assister à tout à leurs enfants qui s'élèvent seuls, car les parents ne veulent pas d'entraves.
« Nous sommes d'une famille où l'on ne cache rien aux enfants, surtout ce qu'ils ne devraient jamais savoir. Dans l'histoire que l'on se raconte chez nous en chuchotant, ta mère est au lit avec un homme. Elle crie ton nom qui résonne dans les couloirs de l'appartement, elle te demande de lui apporter son diaphragme. Son ton est sec est impérieux comme à chaque fois qu'elle s'adresse à toi. »
Alors oui il y a eu inéluctablement l'attrait des feux de la rampe, les désillusions, la spirale de la drogue et de l'alcool.
Il y a eu tous ceux qui ont promené Maria comme une mascotte, son propre père sans l'entourer ni la protéger.
Maria était-elle libre ?
Pour moi elle l'a été en prouvant que l'on peut montrer « son cul « au cinéma et être digne et pudique, ce qu'elle a été finalement.
Contrairement à ce que j'ai lu ici ou là, je ne suis vraiment pas convaincue que Maria aurait adhéré au mouvement #Me too.
Assurément Maria Schneider n'était pas « comme tout le monde » elle était beaucoup mieux que ceux qu'elle côtoyait.
Un hommage émouvant, pour laisser une trace d'un beau sourire.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 16 septembre 2018.
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