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Critique de Annette55


Voici un Trés beau récit porté depuis des années par Vanessa Schneider, le portrait émouvant de sa cousine Maria, actrice , fìlle de la soeur aînée de son pére.

Objet de fascination, à la fois tendre et morbide, se souvient Vanessa, alors enfant..... 20 ans les séparent .
Elle venait chercher un peu de calme dans l'appartement bohème familial .

" Tu restes ma cousine, ce bijou de famille cassé et précieux, gardé au fond d'un tiroir secret. "
" Qui est cette actrice qui semble avoir eu tant de succés et dont on ignore désormais jusqu'au nom ?
L'auteur avec une tendresse infinie, mesurée, pudique, très tenue , colére aussi, évoque la Maria de 20 ans, sa beauté à couper le souffle, ses gestes brusques, ses sautes d'humeur , son enfance pour le moins chaotique.

Mais surtout décrit gravement à l'aide de phrases justes ---prégnantes---la lente descente aux enfers de Maria, sa prostration, le choc de la sortie du film " le dernier tango à Paris" , à la fois révélée et brisée par le tournage infect , violent , un huit - clos de sexe qui l'a cassée, les attaques virulentes, les crachats dans la rue, trop de tout, " dans ta vie, trop de désirs, d'agressivité, de reproches, de tentations, trop de caresses et trop de coups " .....
Enfant Vanessa a connu , et même enduré , l'envers du décor.

Comment ne pas prendre en pitié une aînée drapée dans les vapeurs de marijuana, les bras bleuis par les injections d'héroïne , ses galères, ses souffrances, ses douleurs , son impréparation à la gloire et au scandale , ses tourments , sa fragilité , son desespoir, sa honte, ses excès , drogue , alcool, enfermement ?

Vanessa balaie d'un revers de main les idées toutes faites où l'on a voulu réduire Maria .

Elle déploie de façon intimiste un tableau plus large de sa famille , des personnages hauts en couleur,la politique , le cinéma , cet oncle Jeannot bavard , bruyant , exubérant , triomphant , noceur , contant ses aventures homosexuelles frénétiques , mort un matin dans un bar avec huit grammes d'alcool dans le sang .

" Cette famille, ma famille où la folie et le malheur ne sont jamais Trés loin ...." Ce milieu qu'elle dessine avec drôlerie et justesse, insolite, incommode, révolutionnaire, des parents écolos avant l'heure , admirateurs de Mao ....
Où l'on côtoie Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, , Delon, Bertolucci, Gélin, Jean - Pierre Léaud , où l'on se rend à Londres, Paris, en Californie, à New- York ou au Brésil dans les années 70....


L'écriture est précise, grave, tout en retenue, expressive, juste .

Elle dit la grâce exquise de Maria, ses souffrances jamais guéries ....ses faiblesses ....

Un Trés bel ouvrage pudique et enlevé qui montre aussi l'histoire intime de Vanessa reporter et romanciére, "Parce que cette histoire a forgé la mienne, qu'elle a forgé ce que je suis ....."

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