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Critique de gruz


C'est l'histoire d'un ado cancéreux en phase terminale qui sait qu'il ne sortira pas vivant du service de soins palliatifs où il séjourne.

Dit comme ça, ça fait un peu peur, non ? Vous vous attendez surement au genre de récit larmoyant qui tombe dans le pathos ?

Eh bien, vous avez tout faux. Ce texte est lumineux, l'U M I N E U X !

Oui tous les patients de l'hôpital sont atteints du syndrome DMD, comme le nomme le jeune Richard Casey (Dieu Me Déteste). La mort a beau être omniprésente, en arrière ou en premier plan selon le moment, cette fiction est pourtant un récit qui grouille de vitalité.

Fourmillant d'optimisme et regorgeant de vigueur, c'est le genre d'histoire qui vous touche en plein coeur et vous tord les tripes tout en arrivant à vous faire sourire jusque derrière les oreilles et vous faire rire en suivant les aventures de Richard.

Parce qu'il va vivre des moments inoubliables du haut de ses 18 ans moins une semaine. Lui et ses acolytes des soins palliatifs ne sont pas très fringants, c'est le moins que l'on puisse dire… On découvre au passage le quotidien de ces malades pour qui la moindre action prend tout de suite des allures d'expédition.

Mais malgré ça, ce roman irradie de chaleur. Chaleur humaine ou des sentiments, chaleur de cette volonté de profiter des moindres instants. Comme le dit ce jeune personnage, le plus important n'est pas la souffrance, mais de ne pas perdre une journée de vie.

Ce livre est une leçon d'optimisme et de force, vous dis-je ! Jamais l'auteure ne tombe dans la complainte et ne se met à geindre sur le sort de ses personnages (même si elle n'hésite pas à appeler un chat un chat).

De véritables héros du quotidien qui font preuve d'une étonnante insouciance et d'une certaine désinvolture face à la maladie. Ces héros qui veulent oublier leur quotidien et leurs faiblesses pour encore s'amuser, s'aimer et vivre une dernière fois. Jusqu'à se mettre en danger.

Car il n'y a pas que Richard. Tous les personnages, sans exception, sont d'une incroyable densité, d'une étonnante épaisseur, qu'ils soient présents tout au long de l'histoire ou simplement de passage.

Ayant écrit à la première personne, l'auteure Hollis Seamon use d'un ton plein d'impertinence, parfois iconoclaste. Tout à la fois irrévérencieux et profondément respectueux, drôle et d'une empathie qui transpire de chaque mot. Certaines scènes sont crues (eh oui ça, parle de sexe), l'auteure ne tombant pas pour autant dans une bluette (fort heureusement).

Ce livre est un cri d'amour pour ses morts en sursis, un cri d'amour aussi pour ce personnel médical omniprésent, plein d'abnégation malgré la lourdeur de la tâche.

Hollis Seamon sait de quoi elle parle. Elle a passé de nombreuses années dans les couloirs de ces services hospitaliers pour rendre visite à son propre fils. Cela n'en donne que plus de force au message de ce roman qui nous rappelle que vivre c'est exister, éprouver et expérimenter même dans les pires moments.

Je sors profondément touché par cette lecture inoubliable, et réellement grandi.

Le jeune Richard Casey est vivant. Vivant à l'intérieur de mon esprit, vivant pour toujours.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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