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Critique de MicheleP


Des enfances sabotées par cette guerre plus ou moins fratricide que fut la guerre d'Algérie, une mémoire toujours vivante de la guerre qui illustre et complète la « grande » histoire, souvenirs atroces gravés dans les jeunes mémoires d‘enfants «confrontés à une violence dont ils ne comprenaient pas la cause »(Monique Canto Sperber) . Souvenirs d'enfants des deux bords et pour tous, la présence de la terreur et de la mort « Les morts saignent encore sur les trottoirs, les tueurs dans les rues, au grand jour, les tueurs distribuent des tracts, les maisons sont ouvertes à tous vents, les vitrines brisées, les magasins abandonnés, la saleté partout, ça ne peut pas durer, ça attend la fin, pour l'instant, le temps se retient, les enfants voient ce qu'ils ne devraient pas voir. » dit Jean-Jacques Gonzales, « Sur le chemin de l'école, une odeur putride a remplacé celle des roses. » ajoute Jacqueline Brenot. Pour Jacqueline Canto Sperber, c'est « la carriole de légume renversée et le corps d'une femme, une vieille femme arabe, sur le trottoir, dans une flaque de sang » »Tout cela dessinait un monde d'horreur et de haine auquel l'enfant ne comprenait rien »(Jean-Pierre Castellani), « j'ai du mal à oublier les cadavres que j'ai vus, » (Mehdi Chareb). Sans parler des morts de l'épuration d'après l'indépendance, qu'évoque Mohamed Kacimi. Presque tous ces enfants ont perdu un parent, même ceux qui ne le racontent pas tant le souvenir leur est encore douloureux, certains les ont même vus morts, pendus ou suppliciés. La liberté n'a pas de prix, mais, dans le coeur de chacun de ces enfants, le tribut payé à la liberté reste gravé à jamais. C'est cela que restitue ce livre grave, dérangeant, presque insoutenable. A lire absolument, car ce travail original n'a jamais été fait, qui unit, dans l'ordre alphabétique, les souvenirs d'enfants des deux bords, enfants algériens, enfants européens, dans un souffrance partagée. Un livres que les jeunes élèves et étudiants français et algériens devraient lire, pour comprendre l'apprentissage douloureux que ces « années de braise » furent pour leurs aînés..
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