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Critique de chrysalde


Je n'avais encore jamais lu ce livre. Comme souvent que je vois le film en premier lieu je ne prends plus le temps de lire l'histoire ensuite. Mais on en a parlé sur le forum, je l'ai trouvé dans une boite à livres alors je me suis laissé tenter.

J'ai tout d'abord été étonnée que ce soit un si petit livre, à peine 120 pages. Vous me direz que je ne suis jamais contente, moi qui ne cesse de répéter que très souvent, les gros livres ne sont que du blabla de commande des éditeurs et que tout ce qu'ils racontent pourrait tenir en 120 pages, me voilà comblée.

Est-il mal écrit ou mal traduit? Si peu de pages pour une love story c'est un peu bâcler l'affaire (même s'ils n'ont pas le temps de vieillir) et on sent le livre écrit fin des années 60 ... tellement binaire: il est beau, riche, intelligent ... heureusement, elle n'est pas moche ni stupide, ça en aurait fait un Barbara Cartland ...

Oliver trouve en Jenny l'attention, la simplicité, le charisme qui manque cruellement à ses proches qui ne vivent que par et pour l'argent, pour le paraître, les titres et la gloire.

Je ne reviendrai pas sur l'histoire d'amour ni sur sa fin tragique. Je voulais surtout insister dans cette chronique sur le fait que le livre permet bien mieux de ressentir les sentiments, voire même les ressentiments, principalement ceux d'Oliver pour son père

Mais ce texte est un ramassis de clichés de tout ce qui composait la société de cette époque (et qui malheureusement la compose encore bien trop souvent actuellement):
- racisme "ordinaire" quand il traite les adversaires au hockey d'enfoirés de Canuck (canadiens)
- société patriarcale: elle tient tête à son paternel, il croit que son paternel va la frapper … (et encore elle est tout sucre avec son paternel, quand l'auteur écrit qu'elle tient tête, c'est là aussi par rapport à la société des années 60)
- supériorité masculine, évidemment. Elle arrête ses études et commence à travailler pour qu'il puisse poursuivre les siennes.
- Fierté et orgueil démesuré, sens de l'honneur et du devoir: il préfère couper les ponts avec son père plutôt que tenter de lui parler et de lui expliquer son amour pour elle
- Sens des conventions: son père préfère le voir partir plutôt que d'accepter qu'il fasse un mariage d'amour et pas un mariage entre personnes de même niveau social …

J'ai souri aux nombreuses évocations des prémices de Facebook, c'est-à-dire ces "book" qui reprennent chaque année la composition des classes, avec photos et pédigrée. A cette époque c'était encore format papier.

Lors de ma lecture, j'ai appris qu'il existait aux USA la possibilité pour riches désoeuvrés de s'engager dans le Corps de la paix, sorte de service civil dans lequel on agit en tant que bénévole pour une durée de 27 mois. Il s'agit d'aider les pays sous-développés, en voie de développement, mais aussi (et probablement surtout) de favoriser une meilleure connaissance de la culture américaine dans les pays où ces bénévoles interviennent.

Jorge Sanjinés a semble-t'il sorti un film "le sang du condor" sur la campagne de stérilisation d'Amérindiennes menée en Bolivie par le Corps de la Paix, fin des années 60 (source Wikipédia)

J'ai appris aussi que fin des années 60 les universités américaines n'étaient pas encore mixtes. Mais l'étaient-elles ailleurs?

J'ai lu quelque part que le livre a été écrit après le film. On sent que le scénariste a tout donné dans le film et qu'au vu de son succès il s'est dit: pourquoi ne pas en faire un livre, il y a de l'argent à prendre.

Bref, je me souviens du film qui m'avait vraiment transportée ... et je me dis qu'il faudrait que je le voie à nouveau pour comparer.
Au final une bleuette à lire quand on est ado et que l'on découvre la littérature … après … too late


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