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Critique de Elletse


Ce n'est pas un roman que je lis là, mais plus un recueil de pensées, des réflexions s'écoulant au jour le jour. C'est un flux qui se remet continuellement en question et qui ne va nulle part. Alice s'interroge sur ce qu'elle voit et ce qu'elle vit, elle compare inlassablement présent (2008 à Damas) à passé (1770 avant J.C. en Mésopotamie) et ensuite son présent (2010, 2013, etc...) à son passé (2008 à Damas).

S'interroge-t-elle sur l'immensité de l'existence de l'individu ? Ou sur son individualité à elle ? En ce sens, tout peut paraître relié. Alice ne cherche pas de réponses, car ce sont les questions qui ont le plus d'intérêt à ses yeux. Cela lui permet à la fois, de ne jamais se reposer sur ses acquis personnels, et d'être toujours prête à repenser, reformuler, évoluer.

C'est un livre de voyage intérieur. Alice se cherche et commence par les débuts : le cunéiforme, la première écriture. Ce premier voyage va l'amener à Damas même, une plongée dans un pays qu'elle magnifiait sans se rendre compte, un pays oriental.
Le livre court sur tout un hiver à Damas, on s'attendrait donc à des vagabondages dans la ville, puis dans le pays ; des rencontres, des découvertes, une immersion complète... Alice ne sortira guère de son train-train maison-travail. Elle ne visitera que la ville de Damas, et ira à Alep sur un hasard. Son voyage est vraiment intérieur, voyage de l'imprégnation.

Il est facile de lire ce livre. Les chapitres sont courts, les personnages ne changent pas, comme le cadre. Les phrases sont claires, il n'y a pas d'intrigue à proprement parler. Pourtant – et c'est là le plus gros et ce qui m'a échappé – il faut saisir le rythme. Il faut se pénétrer de cette écriture intime, entrer à petits pas dans la tête d'Alice.

J'ai eu du mal. Je l'ai toujours. A la troisième partie je n'étais plus dans le roman. La perte de repères d'Alice m'a laissée froide, je ne comprenais pas. Par moments dans la lecture, je pensais me rapprocher de ce qu'elle ressentait. Mais aussi sec Alice prenait un chemin de pensée biscornu, s'éloignait, me perdait. C'est quelque chose qui me semble si intime, que je me demande quelle en a été l'idée de le faire en roman, puis de le faire publier. Ce roman a le style d'un journal intime.

Ce livre me surprend, j'ai envie de dire tout de go « je ne l'aime pas on n'y comprend rien » mais c'est un sentiment purement subjectif. Il n'est pas fait pour moi, trop intellectualisé je pense. Les chemins de pensées de l'héroïne m'intriguent et m'interpellent, mais ils ne me sont pas familiers, et peu compréhensibles. Ils m'en deviennent rébarbatifs d'ailleurs.

Je suis pourtant certaine que ce roman parlera à d'autres.
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