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Critique de Ana_Kronik


Un jeu de piste déroutant, voisin de l'hallucinatoire, dans les rues d'Amsterdam. On ne sait qui roule pour qui...

Semprun est un maître des descriptions. Qu'il s'agisse de décrire le célèbre tableau de Vermeer, la Vue de Delft, ou une prostituée dans sa vitrine, il nous fait découvrir des sensations que peu d'auteurs sont arrivés à égaler.

Et puis, il y a le contexte historique, le jeu d'espions de la guerre froide. Les fondements politiques, le dévoiement du communisme par la bureaucratie soviétique, évoqué dans quelques courtes séquences aussi impitoyables que désespérantes.

En prime, je ne peux m'empêcher de penser que si le communisme soviétique a connu la fin que l'on sait, le monde dans lequel nous vivons en possède aussi quelques traits peu enviables. En quelques phrases assassines, Semprun lâche deux ou trois vérités d'aujourd'hui: comme la vie est simple quand on l'accepte telle qu'elle, et surtout, quand on est tombé du bon côté de la vie; ou la classe ouvrière n'est plus que la productrice inerte d'une plus-value manipulée par la bureaucratie. Remplacez bureaucratie par élite dominante auto-proclamée, et le résultat est le même.

Je n'avais encore rien lu de cet auteur. Époustouflant. Par le style, la densité, la variété et la profondeur des thèmes abordés, je l'ai trouvé nettement supérieur à la série des gens de Smiley, qui m'avait pourtant séduite à ses débuts (le dernier de la série, Retour de service, étant à mon avis celui de trop).
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