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EAN : 9782070376124
512 pages
Gallimard (04/12/1984)
3.72/5   51 notes
Résumé :
Sous son activité de directeur adjoint d'une société espagnole de commerce, Ramón Mercader cache sa véritable identité et sa mission d'agent secret au service de l'U.R.S.S. Cible pour les uns, appât pour les autres, il est victime, à Amsterdam, d'un guet-apens et on le retrouve " suicidé " dans sa chambre tandis que les services de contre-espionnage soviétiques fabriquent un dossier destiné à le faire passer pour traître. A travers son héros - et son homonyme réel, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Des rues d'une ville des Pays-Bas ou des routes d'Espagne, se tient un serpent de mer insaisissable et mythique, Loch Ness silencieux perdu sur les côtes de la mémoire. L'animal hoche lentement la tête, l'animal de l'appareil politique du bloc Ouest et du bloc Est ; Tel l'Hydre de Lerne il scrute ses ennemis et ses partisans. Il les considère l'un et l'autre de la même façon : potentiellement dangereux, manipulables, manipulés, infidèles. Dans ce microcosme d'espions qui s'épient mutuellement même à l'intérieur de leur propre camp tout se déforme : la moindre pensée, le moindre geste. Semprún nous entraîne dans une lente déconstruction et décomposition de l'âme ; La pensée n'est plus un rempart propre à l'individualité mais une arme. Une arme qui peut se retourner contre soi. Ce n'est pas un livre d'espionnage, ni un livre policier, c'est une contemplation morbide d'une idéologie politique et humaine, d'autant plus amère et douloureuse qu'elle a été la moelle épinière de Semprún pendant si longtemps. Mais il n'en parle pas avec âpreté, plutôt avec désenchantement, réalisme et une certaine tristesse. Comme un amour porté aux nues, qui vous a profondément déçu. C'est un livre sur le secret, sur les secrets. Ceux qu'on redoute ; le secret individuel ; Les secrets interdits par le Parti et les secrets du Parti tous aussi dangereux, sinon plus.
Ramón Mercader est un agent soviétique ; Mais qui est vraiment Ramon Mercader ? C'est un homme marchant seul sur une plage du Nord ; Un homme cherchant la faille dans sa propre mission pour s'y engouffrer et peut-être disparaître aux yeux de sa hiérarchie, des espions américains et d'Allemagne de l'Est qui le surveillent. Cet homme qui a choisi pour patronyme, avec une certaine ironie, celui de l'assassin de Trotsky, envoie des télégrammes codés à sa femme et à sa fille, restées en Espagne. C'est un homme qui n'attend aucune défaite, ni victoire ; Il fait son « métier » par devoir, avec un reste de sincérité idéologique partant en lambeaux. Son monde est en carton-pâte, le faux et le vrai ne sont plus discernables ou le sont trop bien et c'est encore pire. Des marins espagnols qui chantent des chansons russes, des rendez-vous d'affaire comme des miroirs sans tain, des femmes muettes cherchant la vérité, des hommes muets cachant la vérité, des silhouettes qui avancent dans un labyrinthe sans fin, avec l'ombre transparente de la mort dans chaque recoin, dans chaque mot et chaque geste.
Ces hommes habitués au sacrifice, le leur et celui des autres pour une cause et un idéal plus grand et plus inaccessible que la religion ne peut offrir. Ces portraits laminaires d'êtres qui ont été broyés à un moment de leur vie par ce même idéal, trahis en quelque sorte par ce qu'ils plaçaient au coeur de leur vie, pour ne pas dire leur foi : le système stalinien. Ces hommes qui malgré tout continuent à oeuvrer pour celui-ci, à tuer pour celui-ci, lui qui a failli les tuer eux-mêmes. Ces hommes peuvent paraître incompréhensibles pour nous. Ils ont tellement cru à leur idéal, tellement cru qu'il allait se révéler et se réaliser sous leurs yeux ; Cet idéal pour lequel ils ont combattu durement, ont été emprisonnés, déportés ; cet idéal qu'ils ont touché du doigt, piqués par sa quenouille empoisonnée. Quand cet idéal s'est transformé en monstre, les yeux de ces hommes n'ont pas cillé, ou si peu ; Comment croire qu'on les avait dupés ? Comment admettre que ce n'était pas un monde idyllique ?
Ramón Mercader a une part de Jorge Semprun ; Une part de sa vie, une part de son combat, une part de ses erreurs et de sa désillusion. Il a aussi, comme Semprún, cette ironie mordante, parfois un peu cynique et qui pourrait apparaître comme frivole en certaines circonstances. Ramón Mercader rit tout seul sur la place, dans les rues ; de grands éclats de rire qui désarçonnent ceux qui l'épient. Pourquoi rit-il ? Est-il fou ? Il rit peut-être parce qu'il sait qu'il est arrivé au bout de son chemin, au bout de ce qu'il pouvait donner à la Cause ; Qu'il a épuisé toutes ses ressources, chaque recoin de son âme.
Les premières pages nous plongent d'emblée dans une atmosphère presque létale ; Un homme contemple un tableau « La Vue de Deflt » de Vermeer au musée Mauritshuis. Ce sont des pages fluides, émouvantes dans la description du tableau. D'une belle écriture ou pointe une certaine recherche, mais cette pointe d'application ne me dérange pas, au contraire, elle sublime l'instant, le cajole. Ce tableau est pour cet homme un refuge, son espace mental à lui, rien qu'à lui. Nous nous perdons avec lui dans ce tableau. Cet homme est Ramón Mercader. Il s'attarde ensuite devant le tableau de Fabritius « le Chardonneret » ; le temps s'allonge ou se suspend comme pour éloigner pour quelques instants la part de fatalité régissant le destin de Ramón Mercarder. Car cet homme n'a pas d'alternative, d'autres ont décidé à sa place sa ligne de vie, et sa ligne de chance est bien infime. Quand il comprend qu'un piège inexorable se referme sur lui, il tente pour quelques jours d'infléchir sa destinée, pour quelques jours seulement. Suprême liberté. Est-ce pour cela qu'il rit tout seul ?
Comme presque toujours dans les livres de Semprún, les histoires s'emboitent, se recoupent, s'entremêlent, l'histoire intime et L Histoire, le passé et le présent, la réalité et la fiction. Au détour d'un chapitre, nous quittons ce nid d'espions pour une histoire d'amour, un jardin en fleur, des jeux d'enfant, puis nous replongeons dans ce chaudron fétide et dénaturé. Semprún nous parle de l'histoire du mouvement communiste : de la guerre d'Espagne à la mort de Staline et aussi de la lente, lente déstalinisation de l'Union Soviétique officialisée par l'organisation du XXe Congrès. Ce n'est pas un livre didactique, ce n'est pas un pensum idéologique ; C'est une fresque qui couvre des années et est ici ramassée sur quelques semaines, comme si le temps s'était rétréci, précipité sur une contraction de la mémoire pour nous faire voir tout un monde sombre et douloureux, avec des éclats de lumière, un monde absurde aussi jusqu'au ridicule ; mais un ridicule mortifère.
Le serpent de mer s'endort à la fin de ce livre, repu et satisfait ; jusqu'à son prochain réveil.
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J'ai choisi ce livre sur les rayons de la bibliothèque à cause de son titre. Je m'étais déjà intéressée à la biographie de Ramon Mercader del Rio, assassin de Trotski, à travers le livre passionnant de Leonardo Padura : « L'homme qui aimait les chiens ». Voilà donc l'occasion de découvrir Jorge Semprun écrivain.
L'action se déroule au printemps 1966, en pleine guerre froide, à Amsterdam.
Le roman commence par une déconcertante et longue analyse artistique du tableau de Vermeer, « une vue de Delft » au musée Mauritshuis de la Haye. Ce tableau constitue une sorte de fil rouge tout au long du récit. Déconcertant aussi le manque de rigueur chronologique dans la première partie, on se perd un peu à saisir le lien entre tous les protagonistes de cette histoire, ce qui contraint parfois à un retour en arrière. D'autant que l'auteur se plait à quelques digressions littéraires fort intéressantes par ailleurs, sur l'attitude d'un personnage, ou une expression qu'il aurait employée, avec humour souvent. Mais petit à petit, à notre grande surprise, les diverses pièces du puzzle s'imbriquent de façon cohérente, et il devient difficile de lâcher la lecture.
Car c'est un roman d'espionnage, et, sans doute pour nous plonger dans l'atmosphère complexe entre Russes et Américains à cette époque, où il est difficile de savoir qui agit pour qui, qui est un agent double, qui est un agent infiltré, l'auteur s'est plu à nous perdre dans l'histoire personnelle et politique de chacun de ses personnages, de la guerre d'Espagne à la révolution russe, en passant par la deuxième guerre mondiale et la RDA.
Mais c'est aussi un roman politique. A travers ce roman, l'auteur livre son regard désabusé sur la politique de l'Union Soviétique ; comment Staline, dans son délire paranoïaque, a dépouillé la Révolution de ses idéaux, en éliminant les uns après les autres ceux qui s'étaient battus pour un monde différent. Un deuxième Ramon Mercader, sacrifié lui aussi, au nom d'une idéologie dont on peut finalement douter de la légitimité et de la sincérité.
Un roman autobiographique aussi en quelque sorte, beaucoup d'éléments de sa vie personnelle se retrouvent dans le héros Ramon Mercader, et c'est un peu son rôle d'activiste communiste espagnol contre le régime de Franco qui sert de trame à ce roman.
« L'homme qui aimait les chiens », un livre passionnant entre guerre d'Espagne, révolution russe, et révolution cubaine, lu et relu.
« La deuxième mort de Roman Mercader », à relire certainement, pour une réflexion plus approfondie sur l'action politique.
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Un jeu de piste déroutant, voisin de l'hallucinatoire, dans les rues d'Amsterdam. On ne sait qui roule pour qui...

Semprun est un maître des descriptions. Qu'il s'agisse de décrire le célèbre tableau de Vermeer, la Vue de Delft, ou une prostituée dans sa vitrine, il nous fait découvrir des sensations que peu d'auteurs sont arrivés à égaler.

Et puis, il y a le contexte historique, le jeu d'espions de la guerre froide. Les fondements politiques, le dévoiement du communisme par la bureaucratie soviétique, évoqué dans quelques courtes séquences aussi impitoyables que désespérantes.

En prime, je ne peux m'empêcher de penser que si le communisme soviétique a connu la fin que l'on sait, le monde dans lequel nous vivons en possède aussi quelques traits peu enviables. En quelques phrases assassines, Semprun lâche deux ou trois vérités d'aujourd'hui: comme la vie est simple quand on l'accepte telle qu'elle, et surtout, quand on est tombé du bon côté de la vie; ou la classe ouvrière n'est plus que la productrice inerte d'une plus-value manipulée par la bureaucratie. Remplacez bureaucratie par élite dominante auto-proclamée, et le résultat est le même.

Je n'avais encore rien lu de cet auteur. Époustouflant. Par le style, la densité, la variété et la profondeur des thèmes abordés, je l'ai trouvé nettement supérieur à la série des gens de Smiley, qui m'avait pourtant séduite à ses débuts (le dernier de la série, Retour de service, étant à mon avis celui de trop).
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LA DEUXIÈME MORT DE RAMÕN MERCADER de JORGE SEMPRUN
RAMÕN MERCADER est directeur adjoint d'une société commerciale basée à Madrid, il se rend en Hollande pour une affaire. En réalité, c'est un agent au service des soviétiques et cette activité lui sert de couverture. Il va découvrir assez rapidement qu'il est suivi, à la fois par des espions américains mais également par des agents soviétiques et Est allemands. le tout se déroule en quelques jours à travers des discussions entre les différents espions chacun croyant que Mercader est un traître ou un agent double voire pire.
D'un point de vue de l'histoire proprement dite, c'est du John le Carré classique, il ne se passe pas grand chose, c'est de l'espionnage à l'ancienne, longues filatures et suppositions.
Beaucoup de rendez vous dans des musées et SEMPRUN parsème son récit de descriptions savoureuses de toiles de Vermeer qui donnent une sensation totalement surréaliste quand on connaît l'enjeu de ces rencontres.
L'intérêt de ce roman est d'un autre ordre, c'est un prétexte pour SEMPRUN, communiste de toujours et grand connaisseur de ses arcanes pour remonter le temps, revisiter la guerre d'Espagne, les différentes factions communistes qui s'affrontent, la politique de Staline et son amertume vis à vis du mouvement. Il s'amuse aussi avec le nom de RAMÕN Mercader, puisque c'est celui de l'assassin de Trotski, et il nous emmènera au Mexique pour égrener ses souvenirs.
Bien qu'en préambule SEMPRUN précise que tous les événements sont imaginaires, nul doute qu'il a emprunté beaucoup à ses souvenirs.
Lecture intéressante d'un auteur que je découvre.
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Les critiques, insérées par les précédents lecteurs, résument bien l'aspect magnétique de ce livre. Au début de la lecture j'ai lutté pour garder un fil conducteur pour me guider. Au fil des pages je me suis aperçu de mon erreur. C'est comme le baigneur qui emporté par un courant s'épuise en voulant nager à contre courant. Les consignes de sécurité le disent toutes il faut se laisser porter par le courant. Et bien dans cette lecture c'est pareil. J'ai procédé, ainsi, et j'ai passé un bon moment (ce qui est le but recherché dans la lecture). Se perdre dans l'écriture de JORGE SEMPRUN est un plaisir dont il ne faut pas se priver. J'ai trouvé dans cet ouvrage une correspondance avec l'excellent livre de Donna TARTTle Chardonneret. Cette peinture de Carel Fabritius (1622-1654) est au premier plan de ces 2 livres. Ces deux auteurs ont été fasciné, par cette petite peinture où un oiseau domestique se détache sur un petit pan de mur jaune pâle l'oeil.
Ces deux livres se rejoignent sur le plan de l'intrigue. le lecteur dans les deux ouvrages est "baladé" dans une histoire où il se perd avec plaisir.
A tel point qu'on peut se demander si la salle 32 du Mauristhuis de la Haye, n'est pas le labyrinthe d'une ODYSEE revisitée?
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
et la vielle demoiselle, dans l'allégresse de cette mémoire revenue (je pensais à la justesse, parfois paradoxale en apparence, des expressions toutes faites : mémoire revenue, bien sûr, car la mémoire ne se détruit jamais entièrement, elle s'effrite, elle se dégrade, mais surtout, dans la force de l'âge, elle s'absente, ses richesses se réfugient ailleurs, se replient sur elles-mêmes, s'objectivant dans le non-être pléthorique d'où elles peuvent, à chaque instant, au moindre hasard heureux, revenir, mémoire revenue, reconstruite dans ce cas précis autour de cette vieille photographie
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Dans cette histoire, qui se répétait maintenant sous la forme dérisoire de la farce, ils avaient chacun joué leur rôle. Au cours des années vingt, Oujakov avait parcouru l'Europe en tous sens, sous de faux noms multipliés et changeants. Il était fonctionnaire du Komintern. À Berlin, dans le désordre touffu, dans la fumée des discours et des combats de rues, la révolution semblait prendre racine: mais elle ne mûrissait pas, elle pourrissait sur pied.
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l l'avait vécue, lui, [notre histoire], sous les espèces dramatiques de la révolution. Je la vivais, moi, sous les espèces dérisoires du renseignement.
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L'oiseau est enchainé à un anneau qui pourrait glisser sur le support métallique où ses pattes sont posées (oiseau immobile, connaissant les limites de sa feinte liberté, ayant déjà, souvent, battu de ses ailes l'espace aérien qui lui sert de cage, résigné, peut-être, maintenant, mais attentif, toutefois, aux aguets même, la tête dressée.
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(à propos de 1984 d'Orwell) Ce qui m'y passionne, là dedans, c'est cette idée à propos de la perpétuelle réécriture de l'histoire, cet ajustement perpétuel du passé aux exigences tactiques du présent, cet effacement de la mémoire collective, sans laquelle il n'y a pas de pratique politique possible.
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