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Critique de Annawenn


Je remercie Marine, des Éditions XO, qui m'a proposée cette lecture.
N'ayant jamais entendu parler de ce bouquin, je suis allée me renseigner et j'ai accepté de lire ce témoignage pour en faire la chronique. J'ai ouvert les premières pages il y a quelques jours et Antonio SENA m'a bouleversée. Ses mots ont touché mon coeur et mon âme, j'ai envie de partager avec vous tous mes sentiments.
Cette aventure, vous la connaissez peut-être

Le 28 janvier, Antonio embarque dans un petit monomoteur. A peine moins d'une heure de vol, la machine s'emballe et Antonio s'écrase. Il a à peine le temps de sortir du cockpit, prendre quelques affaires avec lui (couteaux, corde, briquet, bouteilles d'eau, etc.) que l'appareil explose. Il espérait ne rester que deux journées dans la forêt, il y errera trente-six jours.

Aucun européen ne s'imagine seul dans la forêt amazonienne, pas à ma connaissance. Je vis dans une région qui pourrait être préservée mais par peur “des bêtes”, chaque année, le citoyen lambda rase les sols, coupe les arbres et jette tout et n'importe quoi par la fenêtre de sa bagnole. Alors la forêt amazonienne est surnommée l'enfer vert.

Antonio est resté vivant et il en témoigne aujourd'hui.

Ce témoignage, c'est ?
Un homme dans son petit avion qui réussi à s'écraser délicatement, sans trop de dégât, avec beaucoup de volonté, de concentration et d'assurance. Il est persuadé que les recherches commenceront dès que son avion aura du retard, alors il s'abrite, se protège et réalise après un long sommeil (coma ?) que l'avion a pris feu : il ne reste rien.

Les avions de secours ont survolé la zone sans l'apercevoir, la canopée est dense. Antonio est seul dans cette immense foret vierge, riche en biodiversité et il observe que dans cette incroyable forêt, tout vit en parfaite harmonie. Il connaît l'Amazonie, il y est né. Il a pris la décision de marcher chaque jour dans la même direction suivant la position du soleil et de l'heure de sa montre.

Antonio écrit sur sa famille, son histoire et ses nombreuses désillusions.

36 jours dans l'Enfer vert : Je ne peux pas voir la verdure comme une teinte infernale. Je suis de ceux qui agissent en faveur de la biodiversité, dans les bois, dans les prés, dans les jardins… Je laisse vivre ce que d'autres nomment “mauvaises herbes” car elles survivent et ont probablement, elles aussi, beaucoup à nous apprendre.

Antonio est un survivant, un “miraculé” et son témoignage m'a fait beaucoup de bien. S'il peut me lire, je le remercie du fond du coeur ainsi que Marine, des éditions XO, sans qui je n'aurais pas eu connaissance de cet ouvrage. Je n'ai pas de mot pour exprimer ma reconnaissance. Je n'ai pas reçu une simple lecture, ce témoignage m'a rendue, à moi aussi, la force de continuer (jusqu'au bout). Antonio ne décrit pas un enfer.

Ceux de la forêt : Ses grands parents travaillaient la terre en harmonie avec l'Amazonie. Il a beaucoup appris en écoutant les histoires de “ceux de la foret” pendant son adolescence. Il en connaît ainsi les ressources et les dangers. Alors la foret lui donne tout ce dont il a besoin et lui, exprime son amour pour cette magnifique nature, malgré la pluie de cette saison. Sa volonté surmonte toutes les difficultés, tous les obstacles. Un humain dans cette immensité est une proie, mais Antonio accepte ses douleurs, la dénutrition et jamais il ne se détourne de son chemin, pour retrouver ceux qu'il aime. L'amour est sa force et le respect de la forêt une qualité pour survivre, une belle âme qui engage le lecteur dans une réflexion sur l'homme et son mépris pour la nature.

Dans notre petit confort, nous n'imaginons pas marcher dans cet “enfer”. Pourtant, Antonio porte un tout autre regard sur l'Amazonie, sur les peuples qui y vivent modestement : les cueilleurs, ceux qui l'accueillent avec bienveillance au bout de son périple.

L'homme moderne, avide de sensationnel, ne retiendra peut-être que le “survivant”… Il a vu ça devant son écran, c'est “koh lanta” ?

Celle de la montagne (moi) : Pour moi, ce témoignage est d'une grande richesse culturelle. J'y'ai découvert des fruits, des arbres, un autre pays. Antonio aime encore la forêt et souhaite la protéger. Ses derniers mots veulent ouvrir nos yeux sur nos priorités. La forêt n'est pas un danger, mais l'homme qui ne cherche qu'à l'exploiter pour l'argent nous met tous en péril.

Je liste précieusement ce bouquin dans notre bibliothèque nomade. Il porte une immense générosité dans le cadre de l'éducation à l'environnement, une belle aventure dont je pourrais parler jusqu'au bout de la nuit, un récit qui ne doit pas tomber dans l'oubli.
Lien : https://lescrinsdubarde.net/..
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