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Critique de Musa_aka_Cthulie


Très inspiré par Little Nemo de Winsor McCay, Maurice Sendak, auteur de Max et les Maximonstres, a renoué avec le monde des rêves et de l'enfance en 1970 (encore qu'il ne l'ait probablement jamais quitté), avec l'album Cuisine de nuit. la première chose qui me vient à l'esprit, c'est :"Lisez plutôt Little Nemo." Car comme Little Nemo, Mickey se trouve depuis son lit plongé dans un monde fantastique, celui de sa propre cuisine. Où trois Hardy (de Laurel et Hardy), qui arborent des têtes qui foutent un peu la trouille à l'adulte que je suis - mais probablement pas aux enfants - sont occupés à préparer de la pâte à pain brioché. Mickey manque d'être cuit avec la pâte, s'échappe, aide les Hardy à terminer leur pâte et s'envole pour retrouver son lit. Bien.


Je ne trouve pas Cuisine de nuit très inventif, parce que beaucoup trop inspiré de Winsor MacCay. Donc je ne vois pas l'intérêt de faire la même chose en moins bien, même si, évidemment, il est un peu absurde de comparer un strip qui a été publié pendant des années (avec en sus pas mal de texte en bas de case dans les débuts) à un album d'une trentaine de pages. Je n'aime pas beaucoup les dessins de Sendak pour cet album, contrairement à ceux de McCay, et l'histoire m'a ennuyée - mais je ne suis pas un enfant, et j'ai visiblement perdu cette spontanéité qui me faisait hurler de rire à cinq ans quand ma grand-mère me lisait Sept histoires de souris d'Arnold Lobel ; et pourtant Lobel continue à me ravir à l'heure actuelle. Cela dit, quand je raconte le coup des pieds échangeables à mon conjoint, il trouve ça gore, et c'est peut-être comme ça que je le verrais si je le découvrais aujourd'hui - mais à l'époque, j'ai trouvé ça hilarant, contrairement à ma grand-mère qui attendait patiemment que j'ai piqué mon fou rire n'en finissant plus. Si je trouve toujours ça drôle aujourd'hui, je ne me roule plus par terre ; bon, j'ai aussi piqué un fou rire avec la scène des cagoules dans Django Unchained, alors qu'au second visionnage, j'ai trouvé la scène toujours drôle, mais je ne me suis pas non plus roulée par terre - l'effet de surprise aide beaucoup les crises de fou rire. Revenons à Maurice Sendak, que j'ai un peu oublié en chemin.


Le seul truc que j'ai trouvé vraiment joli et qui m'ait plu, c'est la transformation des bocaux et autres éléments de la cuisine en architecture urbaine, et j'estime que c'est une belle réussite. Pour le reste, Sendak voulait rendre hommage à McKay, dont les thématiques, je crois, croisent pas mal des siennes (merci anlixelle, qui a commencé à me faire comprendre des trucs que je ne soupçonnais pas chez Sendak et qui du coup me pousse à m'intéresser de plus près à lui). Ce qui ne suffit pas à l'adulte aigrie que je suis devenue pour apprécier Cuisine de nuit.


J'ai bien conscience de ne pas être le public visé, mais alors comment expliquer que j'arrive à comprendre ce qui fait mouche chez les enfants avec Hulul de Lobel (oui, encore !), album que j'ai découvert adulte, et que je passe à côté de Sendak ? Bref, j'ai un souci avec Maurice Sendak, et ça m'attriste, parce que je ne pensais pas un jour devenir un vieux machin qui ne comprendrait plus rien à l'enfance. Mais bon, ado je pensais que je n'oublierais jamais de ma vie les émotions et questions existentielles qui me taraudaient alors, et moins de dix ans plus tard, il n'en restait déjà plus grand-chose...
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