AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latina


« Pas assez dur » ? Mais qu'est-ce que je viens de lire dans une critique sur ce site !
Pas assez dur, le fait de déporter des milliers de Lituaniens dans des wagons à bestiaux, les trainer pendant des semaines à travers la Russie, au-delà des montagnes de l'Oural, au-delà du cercle polaire, pour y travailler sans espoir de retour ?
Pas assez dur, assister à la mort de ses compagnons de voyage, et voir leurs cadavres jetés sur les rails, y compris ceux des enfants devant leur mère éplorée ?
Pas assez dur, travailler à en crever, pour manger le soir un morceau de pain et/ou une betterave, au point que les enfants meurent du scorbut ?
Pas assez dur, être séparé de sa famille, ne plus avoir de nouvelles, et voir ses proches mourir ?
Pas assez dur, être traité comme moins que rien, être insulté, moqué, frappé, privé de sa ration de pain parce qu'on a trébuché ?
Pas assez dur devoir coucher avec l'ennemi sous peine de voir son fils assassiné ?
Je continue ?

Ce roman bouleversant pour adolescents (et moi, je dis, pour tout le monde ! ) raconte en effet la déportation par les Russes des intellectuels, des artistes, des supposés ennemis du communisme, issus des pays baltes, et en l'occurrence ici, de la Lituanie (annexée par l'URSS en 1939). Déportation jusqu'en Sibérie, et au-delà, qui a commencé en JUIN 1941.
J'avais lu « Une journée d'Ivan Denissovitch », quand j'étais en humanités. Je savais que les opposants à Staline étaient envoyés au goulag, mais mes connaissances s'arrêtaient là.
Je ne savais pas que pendant la guerre, des familles entières étaient envoyées vers l'horreur. Je croyais que cela ne concernait que les Juifs…

Ce roman est d'autant plus déchirant qu'il est vu par les yeux d'une jeune fille de quinze ans, ne connaissant pas les tenants et aboutissants de la politique stalinienne. Elle a un petit frère, et des parents aimants. Elle connaitra l'enfer.
Dans un style abouti et nullement simpliste, au rythme trépidant – je ne parvenais pas à me détacher des pages, chapitre après chapitre -, Ruta Sepetys s'est inspirée de l'histoire de sa propre famille et a fait de nombreuses recherches y compris en Lituanie pour raconter l'effroyable.

Je recommande ce roman poignant non dénué d'espoir et d'amour, particulièrement aux adolescents (et aux adultes…) qui découvriront ainsi un pan méconnu de l'Histoire des hommes, ces êtres capables du meilleur et du pire.

Commenter  J’apprécie          528



Ont apprécié cette critique (46)voir plus




{* *}