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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


"On raconte beaucoup d'histoires au sud du monde".
Par exemple celle d'une vieille baleine blanche, un cachalot couleur de lune. Approchez de votre oreille un coquillage ramassé sur une plage chilienne et écoutez cette voix venue de la nuit des temps... La baleine parle...
Depuis l'aube du monde, les baleines blanches se transmettent une mission, née d'un pacte mythique avec les Gens de la Mer : protéger les eaux du détroit qui sépare la côte et l'île sacrée de Mocha. C'est sur cette île que les Gens de la Mer emmènent leurs morts, et c'est là qu'ils se rassembleront tous quand viendront la fin des temps et le moment de partir au-delà de l'horizon, guidés par la baleine blanche. Mais depuis le 19ème siècle, cette croyance, ce pacte séculaire sont bouleversés par l'arrivée des baleiniers dans la région. Là où les Gens de la Mer ne prennent à la Nature que ce dont ils ont besoin pour vivre tout en la remerciant du fond de leurs âmes, les hommes des baleiniers ne sont que convoitise, ingratitude et irrespect. Mais ils comprendront vite, à leurs dépens, que la baleine blanche se battra pour les chasser de ce sanctuaire. Ils la nommeront Mocha Dick, et celle-ci, implacable justicière, leur livrera une guerre sans merci.

Pour une fois, la parole est donc donnée à la baleine et non aux baleiniers, n'en déplaise à Melville. A travers elle, Luis Sepúlveda évoque quelques-uns de ses thèmes de prédilection, le respect et la conservation de la nature, les peuples autochtones, la cupidité des étrangers, la résistance. le texte, illustré par les dessins en noir et blanc de Joëlle Jolivet, est très simple, délicat, poétique, beau à en pleurer de désespoir, parce que les hommes n'ont toujours pas appris la leçon. Tant qu'ils exploiteront sauvagement la Nature, avec "convoitise et ingratitude", celle-ci se vengera, encore et encore...

Et l'on se demande si un jour, guidés par une baleine passeuse d'âmes,
les Gens de la Mer s'en iront dormir dans le paradis blanc,
Où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps
Tout seuls avec le vent
Comme dans leurs rêves d'enfant
Ils s'en iront courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine
Et des combats de sang
Retrouver les baleines
Parler aux poissons d'argent
Comme, comme, comme avant...

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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