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Critique de Pancrace


Je ne sais pas pour vous, mais dans mon cas tout ce qui émane de l'Amérique latine se caractérise par une forme d'exaltation, d'urgence, voire de colère que je ressens profondément et qui m'électrise. Tout me parait sans cesse en surchauffe et prêt à exploser, que ce soit un ciel plombé, un camion en côte ou une conversation animée.
J'y vois souvent également beaucoup de souffrance et dans le meilleur des cas un certain mal-être du quotidien propice à l'emportement, au débordement.
Ce roman n'échappe pas à ces sentiments, dès les premières lignes je perçois une tension, un malaise. La touffeur environnante dramatise les situations. Il faut immédiatement se défendre des protagonistes qui te font face qui ne sont jamais fautifs, toujours victimes.
La légendaire faiblesse des hommes et leur couardise nécessitent des redresseurs de torts à tête froide et à l'expérience en acier trempé dans un vécu douloureux.

Antonio José Bolivar est cet homme-là.
Solitaire par force, chasseur par nécessité, fin connaisseur de la forêt amazonienne et véritable passionné de romans d'amour.
Luis Sepulveda, dans son roman à la taille d'un chapitre d'une saga de Dumas nous livre son héros sans en faire des tonnes avec un panache et une verve qui en valent bien deux tomes.
Dès le début de l'envoi, il touche.
Quand il s'agit d'éloigner la civilisation cupide afin de conserver une parcelle de monde sauvage, il faut dégainer plus vite que son « hombre ».
Antonio doit laisser tomber ses romans d'amour qu'il aime tant pour aller sauver les poltrons du village des griffes de la bête qu'ils ont déchaîné par bêtise et convoitise.

Quasiment une fable, ce court roman est presque une leçon de vie, et si les animaux parlaient, ils nous avertiraient de l'infinie connerie qu'est notre sauvagerie.
Moralité : Lisez des romans d'amour pour fuir la barbarie des hommes, provisoirement.

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