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Critique de ArcadioBuendia


Après un mois de relecture du Seigneur des Anneaux (again), un petit instant de fraicheur s'imposait. J'ai été exaucé grâce au dernier roman de Luis Sepúlveda.


Trois vieux communistes, des purs et durs, se retrouvent à Santiago après plus de trente-cinq ans d'exil. Fuyant la dictature de Pinochet, ils se sont réfugiés qui en France, qui en Roumanie, qui en Suède. de retour dans leur pays, ils attendent le Spécialiste, le cerveau, l'homme qui fait naître la flamme dans le coeur des désespérés et avec lequel ils vont concocter une dernière action. Malheureusement, un tourne-disque meurtrier en décidera autrement et, tombant du ciel, viendra frapper le front de l'illustre vieillard.

L'intrigue de L'Ombre de ce que nous avons été, loufoque, est servie par des personnages hauts en couleurs, agrémentée de dialogues truculents et d'un humour piquant, parfois à la limite du cynisme. Elle nous permet de pénetrer dans le sujet central du livre : l'histoire chilienne, plus particulièrement la présidence d'Allende et la dictature de Pinochet.

"Je me sentais obligé d'écrire sur l'histoire de mon pays, a expliqué Sepúlveda, pour revenir sur cette période où on nous a volé notre jeunesse." En effet, sous le vernis de l'humour désabusé apparaît le spectre du passé, un passé que les Chiliens ne peuvent balayer car ils le portent en eux : les parents disparus, la torture, l'exil…
Cet aspect historique ne nous étonne pas lorsque l'on connaît un peu la biographie de Luis Sepúlveda, lui-même ancien militant communiste, emprisonné et exilé en Allemagne.

Cette histoire cocasse, mêlant polar et réalisme social, m'a enchantée du début à la fin. Elle est délivrée dans une langue impeccable et Sepúlveda n'a pas oublié la petite note d'espoir qui, pour moi, fait son génie.


L'Ombre de ce que nous avons été
Traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg,
éditions Métailié, 160 p., 17 EUR.
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