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Critique de Ancolie


«Tout commence par une histoire. Tout commence toujours par une histoire.» Célia arrive dans un village du sud dans la maison de sa grand-mère décédée, Tina. Sa mère, Catherine, la rejoindra plus tard. Célia est un peu paumée, pas à sa place dans un village aux regards inquiétants qui la jugent étrangère. Seule Alice, une amie d'enfance, lui ouvre ses bras. On aurait pu croire que l'histoire commence là, avec l'errance de Célia. En fait, non. Elle débute avec Tina, sa grand-mère au passé trouble. Secrets, disgrâce, violence, … beaucoup se cache dans un passé qui empoisonne le présent. Célia sera-t-elle celle qui va faire exploser les murs infranchissables du temps ?
J'ai été giflée par ce roman. Une écriture intelligente et sacrément belle. Une ambiance qui prend aux tripes. Une virilité étouffante. Des hommes qui se croient tout permis. Des femmes qui ne peuvent que se soumettre. Des vies qui se gâchent elles-mêmes. Et Tina, Catherine, Célia et Alice, qui se font louves pour échapper à tout cela. Elles hurlent pour prouver leur désarroi. «C'est le cri, le hurlement, la plainte de ces femmes qui sont en-dehors du monde parce que les hommes leur ont refusé le droit d'aller librement dans le monde. C'est la rage, la colère, la peur, les pleurs, le trop-plein de vie et les ombres de la mort, un mystère insondable qui n'en finit pas de résonner (…)» le coeur du roman est ici, dans celui des louves qui réclament vengeance. Quelle puissance se dégage des pages avec ces femmes qui défient les convenances !
Ce roman est un hymne à la féminité, à la liberté et à la vérité. En tant que lecteur, nous grandissons en même temps que Célia. L'histoire est complexe, riche, sans complaisance, ni facilité. On est emporté dans le flux des vérités de chacun. L'auteur bouscule notre confort. Quand Alice et Célia deviennent louves en se parant de fourrure animale, je me suis sentie à la fois dérangée et admirative. Ces jeunes filles osent libérer leur sauvagerie et devenir entières en accord total avec leur conscience et leurs désirs. Elles réveillent l'animal qui est en nous.
Après son excellent «Souviens-toi de la lune», Stéphane Servant m'éblouit à nouveau. Merci à lui.
«Je suis louve.
Sur mon pelage court le chant du vent.
Sous mes pattes, la terre qui pulse.
Le coeur de la terre.
Boum boum Boum boum Boum boum»
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