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Critique de frederiquecamps


Paroles de Benoit Séverac lors d'une rencontre littéraire sur la relation des auteurs via à vis des faits divers :
« Transcender le fait divers pour se dégager de l'émotion et retrouver l'humain dans les auteurs de faits divers. S'il y a une tendance lourde, il faut que les écrivains en parlent, ils ne mettent pas les mêmes mots que les journalistes et les historiens.
L'écrivain n'est pas tenu de véracité, ne doit pas être dans l'émotion, il amène une nuance, jusqu'à une empathie avec le méchant.
Le roman noir s'attache à trouver pourquoi le crime a été commis »

J'ai rencontré Benoit Séverac à plusieurs reprises ces derniers mois et en particulier lors du salon Toulouse Polars du Sud en octobre 2016. A cette occasion j'ai acheté "Le chien arabe" … et l'ai dévoré dans la foulée.

Avec des mots simples, une intrigue bien menée, Benoit Séverac nous fait vivre ce qui se passe tous les jours dans les banlieues "chaudes" des grandes villes, les trafics de drogues leurs petits dealers, la vie des gens dans ces cités, la montée du radicalisme. Il nous raconte aussi, dans un rythme soutenu, ce qui malheureusement se produit de plus en plus, ici et ailleurs dans le monde, un acte de terrorisme fait au nom de dieu, dans le but de tuer un maximum de monde.
Tout cela se passe à Toulouse, dramatiquement et particulièrement marquée par l'affaire MERAH, connaissant un peu la ville j'ai trouvé agréable de pouvoir situer les différents faits.
J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont l'auteur nous montre comment ça se passe. L'influence des petits trafics, le rôle de la police et des différents services, la vie de ces gens ghéttoÏsés, la réaction des « bien pensants » blancs. Les arcanes et choses "inconnues" du simple mortel en ce qui concerne les services de police m'ont surprise et confirmé que l'on ne sait pas tout.
Dès les premières pages je me suis prise d'affection pour la jeune héroïne Samia, victime malgré elle d'un système qu'il m'est difficile d'accepter et très courageuse. Comment ne pas se prendre de sympathie et d'empathie pour Sergine la vétérinaire, inconsciente de ce en quoi elle s'engage mais elle aussi courageuse et convaincue. Idem pour Decrest de la police de Toulouse Nord via laquelle l'auteur nous montre la difficulté de la vie de ces personnes qui tentent de nous protéger au quotidien et qui doivent mener leur vie privée au quotidien malgré le poids de leur vie professionnelle.
« le chien arabe » est totalement dans l'actualité du moment, l'auteur n'est pas dans l'émotion mais m'a plongée moi dans des émotions très fortes, intensifié l'inquiétude pour l'avenir de notre monde tout en ravivant l'utopie pour qu'il évolue dans le bon sens et confirmé mon envie de faire bouger les choses à mon faible niveau, se serait-ce que par la tolérance et l'ouverture aux autres.
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