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Critique de afriqueah


Le titre ne me plaisait pas du tout, « L'héritage du sang » de la suédoise Kitty Sewell, et pourtant il ne s'agit pas du sang versé, mais du sang qui coule dans nos veines, et celui de nos enfants, de notre filiation. J'avoue avoir été partagée entre un peu de honte de lire ça, qui me paraissait dès les premières pages une littérature de seconde zone, et un peu d'exaspération devant les agissements de l' héroïne principale, Madeleine.
Au lieu d'envoyer bouler ceux qui lui veulent du mal, elle continue, un peu bécasse, par exemple à aller visiter un psychopathe qui lui raconte par le menu ses meurtres, qui la perturbe, qui ne lui apporte rien, puisqu'elle y va bénévolement.
Elle n'envoie pas non plus bouler Rachel, une cliente ( Madeleine est devenue psychothérapeute) qui demande des conseils pour se désaddicter d'un homme qui la bat, qui l'a mise sur le trottoir, qui la menace constamment elle et son fils Sasha,…. mais qu'elle a dans la peau. Cette Rachel est vindicative, agressive contre Madeleine, que c'en est exaspérant.

Pourquoi celle-ci accepte t elle?

Parce qu'elle se sent coupable, pour différentes raisons que le roman, revenant constamment en arrière, nous fait comprendre peu à peu.
Le crescendo des évènements qui l'ont amené à accepter et toujours accepter, sans savoir dire non, est parfaitement distillé.
Donc, honte et exaspération oubliées, j'ai adoré « l'héritage du sang », d'abord parce que nous naviguons entre Key West, fief d'Hemingway, et peuplé de cubains et Bath , la ville romaine du Somerset, ensuite parce que .Kitty Sewell alterne les descriptions des anges montant l'échelle de l'abbaye de Bath, et des bords de mer avec palmiers de Key West.

Cuba est bien présent aussi, avec ses racines yoruba, les curanderas ( soignantes) , les santeras ( féticheuses) avec distinction entre celles qui soignent et celles qui peuvent jeter un mauvais sort.
Et puis, arrière fond qui prendra toute son importance à la fin du roman, les fourmis, qu'étudie et que peint Madeleine.

Excellent moment passé avec ce livre trouvé par hasard dans une boite à livres à Lausanne, livre foisonnant, avec rebondissements et une fin qui surprend, avec deux imprévus malgré le fait que j'essaie de me souvenir, page par page, des données qui me semblaient se contredire.
Rien ne se contredit, au contraire, nous entrons dans cette histoire petit à petit, du grand art.
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