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Critique de Folfaerie


Un mot sur l'auteur. Anna Sewell est née en Angleterre en 1820. Elle aimait les animaux et surtout les chevaux. A l'âge de 14 ans, elle fit une chute qui lui abîma les genoux. La blessure fut mal soignée et la jeune Anna demeura handicapée jusqu'à la fin de sa vie. Pour retrouver sa mobilité et son indépendance, elle utilisait fréquemment l'attelage de son père. Elle fut ainsi témoin de mauvais traitements infligés aux chevaux et en 1871 décida d'écrire un roman à l'attention de tous ceux qui s'occupent de près ou de loin des équidés. Elle mit 6 ans pour le terminer et le roman fut publié en 1877. C'est devenu un classique de la littérature anglaise.

Plusieurs choses sont à noter. le roman est très original car la parole est donnée au cheval. En anglais, il était sous-titré : l'autobiographie d'un cheval. Ensuite, écrit en pleine période victorienne, c'est l'un des rares romans traitant du respect dû aux animaux. J'adore personnellement tout ce qui touche à cette époque, mais il faut bien avouer que, quelque que soit l'écrivain ou le roman, on ne trouve quasiment jamais d'anecdotes ou de détails se rapportant aux animaux de compagnie et surtout aux chevaux.

Anna Sewell espérait contribuer à améliorer le sort des chevaux anglais en écrivant cette histoire. Elle y réussit en partie.

Black Beauty est un beau cheval qui vit dans la propriété de ses maîtres avec sa mère, Duchesse et d'autres chevaux, notamment l'ombrageuse Ginger et le poney Merrylegs. Il vit heureux jusqu'à ce que le maître soit obligé de s'exiler à l'étranger et de vendre ses bêtes; Les premiers ennuis commencent pour Black Beauty. Acheté par un Lord, nous découvrons en même temps que le cheval cette funeste mode de l'époque, l'utilisation de fausses rênes pour les chevaux d'attelage, procédé qui consistait à relever la tête des chevaux (ça faisait plus joli, plus noble !!!) et qui causait des douleurs dorsales et déformait les encolures.

Après un accident qui lui endommage gravement les genoux, Black Beauty est revendu à un maquignon qui le loue aux cavaliers de passages, puis est revendu à nouveau à un cocher de fiacre à Londres. Son nouveau maître prend soin de lui mais le travail est dur (le fiacre était l'ancêtre du taxi, rappelons-le). Ensuite, Black Beauty, qui aura d'ailleurs changé de nom plusieurs fois, connaîtra encore une période de misère avec d'autres propriétaires, avant d'échouer enfin dans une famille qui saura prendre soin de lui.

Black Beauty endure beaucoup de choses : les coups de fouets, les charges trop lourdes, le manque de nourriture, des écuries mal aérées et nettoyées peu souvent, les longues attentes dans le froid et sous la pluie pour un client. Il voit des camarades qui finissent à l'abattoir, il raconte la vie éprouvante des poneys qui transportaient le charbon dans les galeries, bref, c'est un panorama assez complet de l'utilisation des chevaux à cette époque.

C'est forcément très émouvant, sans que l'histoire ne tombe non plus dans le mélodrame. Par bien des aspects cela m'a rappelée les Mémoires d'un âne de la Comtesse de Ségur, un autre livre qui a beaucoup compté dans ma jeunesse.

Je suis cavalière, j'ai appris tardivement à monter, j'ai vu ce qu'était la vie d'un cheval de club et à bien des égards, certaines choses rapportées par Anna Sewell se rencontrent encore aujourd'hui.

Ce roman n'est pas seulement destiné à la jeunesse, même si les éditions en ont décidé autrement. Il doit être lu par les adultes, qu'ils soient cavaliers ou non, peu importe. Mais aussi par ceux passionnés par l'époque victorienne, car il est bon également, de découvrir l'envers du décor.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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