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Critique de Malivriotheque


Le mari de Zlabya reçoit une caisse de Russie pleine de livres. Mais quelle n'est pas sa surprise quand il découvre également à l'intérieur le corps d'un homme. Tandis que lui et ses comparses représentants de la foi argumentent sur le meilleur moyen de lui rendre les derniers hommages religieux alors que personne ne sait de quelle religion il est, l'homme se réveille. Il est Russe et ne parle pas un traitre mot de français. Pour essayer de communiquer avec lui, le rabbin va chercher un Russe. le chat aussi est capable de lui parler. Et le Russe s'est caché dans la boîte pour une bonne raison qui va entraîner nos amis dans un voyage particulier...

Le soufflé est un peu retombé en ce qui me concerne avec ce tome 5. Sfar abandonne la poésie pour se consacrer à une thématique malheureusement trop d'actualité : le racisme. Lui-même le dit en début d'ouvrage : "Pendant longtemps j'ai pensé qu'il était superflu de faire un album contre le racisme. Il me semblait que c'était une évidence, qu'il ne fallait pas enfoncer des portes ouvertes. Les temps changent, semble-t-il. Tout a sans doute déjà été dit, mais comme personne n'écoute, il faut recommencer."
Eh bien cher Joann Sfar, vous avez raison : personne n'écoute et notre époque est embourbée dans un marasme raciste généré et entretenu par la sempiternelle peur de la différence, le persistant manque de culture et d'ouverture et l'égoïsme. Votre publication a déjà 11 ans : les choses changent, les temps évoluent, mais pas tant que ça, mais dans une lenteur affligeante.
Alors en cela, l'album montre de façon claire que les préjugés racistes, que ce soit de couleur, d'origine ou de religion, existent toujours et partout, et qu'il y a toujours beaucoup de choses qu'on ne peut dire dans certains milieux obscurantistes. En cela, cet album cherche vraiment à instaurer un climat d'apaisement, à montrer qu'on peut vivre ensemble ; que malgré les distances, des humains nés à des milliers de kilomètres les uns des autres peuvent avoir beaucoup de points communs et s'aimer.
Mais parce qu'il touche à quelque chose de très tendu et a plus une mission de mettre les points sur les i plutôt que d'interroger, cet album perd en charme. Je n'ai pas forcément aimé toute la mise en scène, le personnage du Russe, ce voyage qui ne mène à rien si ce n'est à la preuve que les imbéciles vivent partout, même dans les endroits reculés. L'apparition de Tintin est surprenante quoiqu'un brin judicieuse, un clin d'oeil à le controversé album Tintin au Congo, mais casse assez méchamment l'image d'un personnage littéraire francophone emblématique qui n'a pas toujours fait polémique.
J'ai par contre apprécié l'humour en début d'ouvrage, et le dessin personnifié de la voiture lors du voyage.
C'est un album qui remplit sa mission mais qui enchante moins comparé aux autres tomes.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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