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Critique de Sachenka


Bonbon Palace me fait beaucoup penser à un autre roman choral, L'immeuble Yacoubian. Et cela à plusieurs égards. Ici, ce n'est pas un Arménien qui a contruit un édifice en Égypte mais un Russe en Turquie. Les destins des différents habitants de l'édifice, de classe sociale plutôt pauvre, finissent par s'entremêler. Un ou deux me semblaient superflus, peu en lien avec les autres, mais c'est aussi ça la vie. Il y a les coiffeurs Djemal et Djelal, au rez-de-chaussée, qui s'occupe de la tête de quelques unes des locataires, de là on assiste aux scènes des autres.

Avec eux, on découvre le quotidien des Turcs. Hadji Hadji, la femme au foyer Nadia, l'entreprenante Meryem et son fils qui ne veut plus aller à l'école, la vieille Maîtresse bleue, etc. Et ce narrateur, jeune homme récemment séparé, qui cherche sa place dans le monde. D'abord distant des autres habitants de l'immeuble et, ensuite, tranquillement mêlé à leurs histoires parfois cocasses, d'autres fois désespérantes… Comme l'indique le résumé en quatrième de couverture : «Elif Shafak nous fait découvrir dans ce roman choral pimenté les petits secrets, les menus drames et les grandes espérances de chacun.» Rien n'est plus vrai. Bonbon Palace est comme un microcosme de la société turque.

Le roman avait aussi de ces éléments ont retenu mon attention. Par exemple, une histoire, avec ces émigrés russes qui ont débarqué à Istanbul (deux fois plutôt qu'une) au début du siècle précédent et qui ont fait leur ce Bonbon Palace. Je partageais leurs impressions de la ville, ses couleurs, ses odeurs. Il y avait également ce brin de mysticisme avec la découverte sous terre d'un sarcophage mystérieux d'un saint tout aussi mystérieux datant de la conquête de la ville par les Turcs. Ces éléments, qui ne me semblaient pas si important à l'intrigue, donnaient de la profondeur.

Passé le deux tiers du roman, je me demandais où l'auteure Elif Shafak voulait nous amener. Ça semblait s'essoufler. Plusieurs personnages sont haut en couleur (d'autres moins, mais c'est la vie) et, conséquemment, intéressants. Toutefois, comme il ne se passe presque rien, après un moment, il s'en dégage une impression de longueur et d'ennui. Mais la finale inattendue a réussi à tout ramasser et, si les histoires de chacun des locataires de Bonbon Palace ne trouvent pas leur dénouement, c'est pour le mieux. On peut laisser aller notre imagination.
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