Aucune vie vécue n'est perdue.
Le gouverneur ne m'indiqua pas où nous nous rendions. Il me fit emprunter un autre sentier, débouchant sur une vaste éclaircie. Je sentais les esprits abonder dans l'air, dans l'eau... Les esprits de morts s'étant jadis promenés ici. Je ne les entendais pas, mais avec un point froid ouvert à un kilomètre de là je les percevais aussi puissamment que des vivants.
J'observais alors les collines, la cime des arbres jouant avec le ciel, et je me remémorais mon cousin Finn et d'autres fantômes d'Irlande, notamment mes grands-parents, dont l'absence me faisait mal à en crever.
- Tu le sens, dit-il. Le froid. T'es-tu jamais demandé pourquoi il y avait du givre, ici, au début du printemps ?
- Parce qu'on est en Angleterre. Et que ça caille.
( P.277)
- Est-ce que c'est important, Paige ? D'être heureux.
- Comment peux-tu en douter ?
- Parce que je ne sais pas si l'honnêteté vaut mieux que le bonheur. Faut-il sacrifier l'une pour satisfaire l'autre ?
- Parfois. Mais à mon avis, le mieux, c'est d'être honnête. Sous peine de vivre une existence de mensonge.
- Est-ce que tu me fais confiance, maintenant ?
- Je devrais ?
- Je ne peux pas te l'affirmer. C'est ça la confiance, Paige : y croire malgré tout.
- Alors je te fais confiance.
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- Tu sembles fatiguée, Paige. Capitule. L'éther t'appelle.
- Je n'ai pas dû entendre la sonnerie, crachai-je.
(P. 527)
- Dès lors que tu sais quelques chose, étaya-t-elle, tu ne peux plus t'en débarrasser. Tu dois trainer ce fardeau. En permanence.
(P.168)
- Nous faisons tous couler le sang dans les rues de Londres, l'interrompit le suzerain. Sans quoi, nous n'aurions aucun droit de les arpenter.
- Tu n'es pas muette, reprit-il. Alors, parle.
- Je ne pensais pas pouvoir prendre la parole sans autorisation.
- Je t'octroie ce privilège.
- Je n'ai rien à dire.