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Critique de Allantvers


Belle régalade en deux temps pour une non moins belle leçon donnée aux Français fourvoyés dans leurs mythes par le plus subtil des cochons anglais:
D'abord une longue introduction dans laquelle Shaw remet la Pucelle sur son cheval et l'église au milieu du village, en replaçant la psyché et les actes de Jeanne d'Arc tout comme les décisions de ses accusateurs dans le contexte idéologico-politique de l'époque : Que Jeanne entende des voix alors n'était pas plus fou alors que de croire sans retenue aux pouvoirs de la technologie aujourd'hui; le pouvoir ecclésiastique par ailleurs était bien dans son rôle séculier de soutenir par ses dogmes la doxa d'alors des puissants seigneurs qui avaient beaucoup à perdre dans l'émergence de l'idée nouvelle de nation. Et paf.
Ensuite la pièce, vive, très actuelle dans le ton, mettant en scène une Pucelle pleine d'énergie pure et simple, loin de l'icône rancie qu'on en fera plus tard, aux prises avec un pouvoir politique arrogant mais déjà désarçonné par les bouleversements pressentis et qui s'attache à défendre ses intérêts propres plutôt que l'intérêt suprême. Autour de cette Jeanne solaire qui impulse le mouvement et que l'on suit depuis sa révélation jusqu'à son exécution, tous, seigneurs, prétendants au trône, clergé et juge, paraissent bien mesquins, ridicules ou perdus.
Un petit bijou d'humour politique aux accents féministes étonnants!
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