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Critique de Sachenka


Messieurs Ma, père et fils, quittent leur Chine natale au début du XXe siècle et tentent leur chance à Londres. Ils trouvent un toit chez une veuve et ouvrent un magasin d'antiquités orientales. C'était une époque difficile pour les migrants, particulièrement pour les Chinois sur lesquels de nombreux préjugés défavorables circulaient. À cet égard, l'auteur Lao She devait être un bon juge puisque sa plume n'épargne personne, pas plus les Londoniens que les Orientaux. Et pourquoi ? Parce qu'il a vécu un temps en Angleterre et qu'il connaît très bien ses compatriotes.

À part cela, les préjugés, l'attitude des uns et des autres, cette lecture m'a laissé une drôle d'impression. C'est que plusieurs personnages me semblaient si stéréotypés. Sans doute beaucoup gens agissaient vraiment de la sorte (par ignorance, par méchanceté ou simplement parce qu'ils ne savaient faire autrement). Les Chinois se cantonnant dans leurs quartiers, entre eux, et s'adaptant mal quand ils se retrouvaient parmi les Occidentaux. Et les Anglais, les regardant de haut, comme si ces immigrants étaient débarqués d'une autre planète. Des curiosités !

Cette veuve les accepte presque à contrecoeur, plus pour démontrer sa bonne grâce et ses valeurs chrétiennes de charité et de générosité, mais offensant les pauvres Chinois presque à chaque interaction – bien malgré elle, je dois le reconnaître. Heureusement que sa fille et le pasteur ne sont pas aussi maladroits. Mais bon, il est facile de juger les gens d'une autre époque avec les valeurs et les connaissances d'aujourd'hui. Toutefois, les Anglais ne sont pas les seuls à m'avoir paru caricaturaux, les Chinois n'ont pas été épargnés par Lao She, à commencer par le vieux père, obtu, et leur clerc, fourbe. Si ces deux-là ne correspondent pas aux stéréotypes de l'époque, je ne sais plus rien.

Bref, même s'il y a un fond de vérité à ces personnages – comme à bien des stéréotypes – c'était peut-être un peu trop simpliste. Ça a vraiment teinté ma lecture et m'a laissé avec l'impression que le roman a mal vieilli. Ceci dit, Lao She devait être un des premiers auteurs étrangers – comprendre ici non-Occidentaux – à s'intéresser aux chocs de cultures. Il faut bien un début à tout. Et les péripéties de Ma fils, plus ouvert et près à faire des concessions, à s'intégrer en somme, m'a beaucoup interpelé et m'a encouragé à me rendre jusqu'à la fin.
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