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Critique de ASAI


Premier volume de l'oeuvre de Lao She.
J'ai envie de commencer cette chronique par la raison, les raisons qui m'ont amené à acheter pour les lire, les trois volumes de ce classique, grand classique (édition Poche Folio).
Première raison, c'est du hasard.
Deuxième raison, je cherche de l'exotisme, et me tourne vers les auteurs de l'Asie que je connais un peu, pas beaucoup, mais quand même.
Troisième raison, je cherche un roman long, avec une belle histoire, voire, de belles histoires, oui, quelque chose qui traine en longueur (ce qui ne veut pas dire l'ennui) et donc sur une période longue aussi.
Quatrième raison, je ne veux ni du suspense, ni du, comment disent les Occidentaux ces temps-ci … ah oui du « feel good », ni du « fast food », ca se ressemble un peu, non ?...Je veux du réalisme, de l'authentique, quelque chose d'ancré dans un contexte socio-historico-politique, bref un truc qui dérange, qui décoiffe, qui t'apprend sur une vraie histoire, qui te remet dans des contextes politiques, et qui te rappelle que des gens se sont battus pour des choses limites nommables aujourd'hui comme la liberté, la fraternité, l'égalité.
Quatre raisons pour lire quatre générations.
Un peu compliqué pour les premières pages, il m'a été plusieurs fois nécessaire de reprendre les deux pages où les personnages et leur filiation sont décrits précisément (merci à l'éditeur), les noms et prénoms, ce n'est pas simple au départ, mais on s'y fait, et alors là, j'ai eu l'impression d'avoir été embarquée au sens littéral, de naviguer gentiment.
Un premier tome empli d'humanité. Même s'il faut lire une centaine de pages, même deux centaines, les personnages deviennent de plus en plus profonds, alors soit dans l'ignominie, soit dans la main tendue, le coeur ouvert. Cette lecture est formidable car les comportements décrits dans un contexte très précis et que Lao She met en scène très pudiquement, soit, l'invasion japonaise de la Chine à partir de juillet 1937, et très pudiquement évoque les arrestations, les exécutions, les tortures, les souffrances, les délations, les trahisons, ces comportements sont universels, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Mais, j'aime dans cette lecture, le rapport à la géographie de Peiping (Pékin), les vieilles ruelles, l'architecture des maisons traditionnelles, le rapport à la nature, les arbres, les fleurs, leurs parfums, tout ce qui a disparu avec la modernisation contemporaine de la ville.
Car si chaque personnage de ce livre peut trouver ici et maintenant son correspondant (le courageux, le lâche, le pur, le corrompu, le raté, etc…) ce livre est un hymne à une ville disparue, un mode de vie éteint, un amour de l'autre volatile.
L'écriture est directe, comme l'objectif de son auteur, mais riche dans sa volonté de précision, variée, entre les descriptions et les dialogues, elle donne à la lecture une fluidité très agréable.
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